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Près de 3000 femmes développent un cancer du col de l’utérus en France chaque année.
À ce titre, il s’impose comme un enjeu de santé publique majeur et fait l’objet d’une campagne de dépistage organisée visant à le diagnostiquer précocement pour améliorer sa prise en charge et son pronostic. De fait, il demeure aujourd’hui un cancer souvent diagnostiqué tardivement, ce qui tend à limiter l’efficacité des thérapies envisageables pour les prendre en charge.
Le cancer du col de l’utérus est une masse maligne qui se développe à partir des tissus du col utérin. C’est la 11ème cause de cancer chez la femme, et le 2ème cancer le plus fréquent chez la jeune femme. Il s’agit habituellement d’un carcinome épidermoïde (85% des cas) ou d’un adénocarcinome (15% des cas), presque toujours causé par une infection à papillomavirus.
Les papillomavirus sont des virus sexuellement transmissibles qui infectent la muqueuse du col de l’utérus. Il existe un grand nombre de papillomavirus, dont certains seulement sont oncogènes (susceptibles de provoquer des cancers).
Dans la plupart des cas, ces virus finissent par disparaître spontanément, mais il arrive également qu’ils persistent et provoquent une modification des cellules de la muqueuse pouvant engendrer l’apparition de lésions précancéreuses. Ces lésions peuvent alors évoluer lentement, donnant parfois naissance à un cancer du col de l’utérus au terme de 10 à 15 ans.
Il convient de ne pas confondre le cancer du col de l’utérus avec le cancer de l’utérus, ou cancer de l’endomètre, qui concerne la paroi interne de l’utérus (endomètre).
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est un protocole de médecine préventive qui consiste à rechercher les tout premiers signes de la maladie chez les femmes d’apparence saines, qui ne présentent aucun symptôme. L’enjeu est de taille, car le cancer du col de l’utérus est une maladie qui évolue volontiers silencieusement à ses débuts, ce qui résulte en un diagnostic souvent tardif, et un pronostic plus sombre.
De fait, au fil de l’évolution de la maladie, les cellules cancéreuses se propagent peu à peu dans l’organisme, et il devient de plus en plus difficile de les localiser et de les traiter. Par ailleurs, plus les atteintes aux organes sont nombreuses et importantes, plus les traitements risquent d’être lourds, et leur efficacité limitée.
Une prise en charge précoce, objectif central du dépistage, permet donc d’envisager un meilleur pronostic, mais aussi le recours à des thérapies moins lourdes, aux impacts moins sévères et durables sur la qualité de vie des patientes.
L’examen de dépistage de référence du cancer du col de l’utérus est le frottis cervico-utérin, qui consiste à prélever quelques cellules du col de l’utérus pour les analyser.
L’analyse de ces cellules permet d’apprécier leur anatomie : c’est l’examen anatomopathologique. En fonction des informations collectées sur leur morphologie, il est possible de déterminer leur caractère cancéreux ou précancéreux.
En règle générale :
Toutes les femmes de 25 à 65 ans sont invitées à se faire dépister.
Les frottis de dépistages devraient être réalisés tous les 3 ans avant l’âge de 30 ans, puis tous les 5 ans après 30 ans – lorsque les tests précédents sont négatifs aux papillomavirus oncogènes.
Chez les femmes à risques, à savoir celles ayant reçu un test positif aux papillomavirus oncogènes et/ou présentant des lésions précancéreuses, la stratégie de surveillance peut être adaptée, notamment au travers d’un calendrier de dépistage plus dense.
Le diagnostic du cancer du col de l’utérus survient fréquemment après un test de dépistage positif, révélant une infection par un papillomavirus oncogène.
Un examen gynécologique est pratiqué pour rechercher d’éventuelles lésions du col utérin, et un examen clinique permet d’identifier des anomalies visuelles ou palpables au niveau de l’abdomen et des ganglions lymphatiques. Une biopsie cervicale complète typiquement les examens de diagnostic. Elle vise à prélever des cellules des lésions suspectes afin de procéder à un examen anatomopathologique.
Des examens d’imagerie médicale sont fréquemment utilisés pour évaluer l’étendue du cancer. Le scanner et l’IRM sont les examens d’imagerie médicale de référence dans le diagnostic du cancer du col de l’utérus.
Le cancer du col de l’utérus est la deuxième maladie cancéreuse la plus fréquemment rencontrée chez la jeune femme. Sa prévention passe par l’adhésion aux campagnes de dépistage organisées, mais également par la vaccination.
De fait, s’il n’existe, à l’heure actuelle, pas de vaccin contre le cancer à proprement parler, il est possible de se faire vacciner contre certains papillomavirus oncogènes, lesquels sont à l’origine de la grande majorité des cancers du col utérin.