La santé des femmes est un sujet vaste et complexe, avec une multitude de conditions et de traitements spécifiques. Parmi ceux-ci, l’hystérectomie occupe une place importante.
Cette opération, qui consiste à retirer tout ou partie de l’utérus, peut être nécessaire pour diverses raisons telles que les fibromes utérins, l’endométriose, ou même le cancer, suscite de nombreuses interrogations chez les patientes. L’une des préoccupations les plus fréquentes concerne la persistance du risque de développer un cancer après une hystérectomie.
En effet, malgré la suppression de l’utérus (totalement ou partiellement), certaines femmes se demandent si elles sont encore exposées à des formes de cancer (gynécologiques ou autres). Donc, dans cet article, nous allons vous apporter des clarifications, notamment sur les risques réels et les idées reçues autour du lien entre hystérectomie et cancer.
Hystérectomie, c’est quoi ?
L’utérus, c’est bien plus qu’un simple organe dans le corps des femmes. C’est un véritable berceau de la vie, un lieu où la magie de la création opère. C’est là que tout commence, où une minuscule cellule (œuf fécondé ou « zygote ») se transforme peu à peu en un être humain complet !
Concrètement, c’est un organe qui se trouve dans le bas-ventre des femmes. De manière globale, c’est une petite poche où un bébé peut grandir pendant une grossesse.
Parfois, à cause de certaines maladies ou problèmes de santé, les médecins doivent retirer l’utérus. Cette opération s’appelle une « hystérectomie ». Il y a plusieurs façons de faire cette opération :
- Hystérectomie totale : les médecins enlèvent l’utérus ET le col utérin, une partie qui se trouve à l’entrée de l’utérus.
- Hystérectomie subtotale ou partielle : là, seul l’utérus est retiré, le col utérin reste en place.
Et parfois, en plus de l’utérus et du col, ils doivent aussi enlever les ovaires (organes qui produisent des ovules) et les trompes de Fallope (sortes de tubes qui relient les ovaires à la cavité utérine). C’est ce qu’on appelle une « hystérectomie élargie ».
Dans quel cas est pratiquée l’hystérectomie ?
Les médecins peuvent recourir à une hystérectomie dans des situations telles que :
- La présence de tumeurs non cancéreuses appelées fibromes lorsque ceux-ci provoquent des douleurs ou des saignements abondants.
- L’existence d’une endométriose, une maladie où des cellules de l’utérus se développent à l’extérieur de celui-ci, causant beaucoup de douleur.
- Un cancer de l’utérus, du col de l’utérus ou des ovaires.
Quel risque de cancer après une hystérectomie ?
Cancer de l’utérus
Lorsqu’une hystérectomie est pratiquée pour traiter un cancer de l’utérus, l’objectif principal est de retirer la tumeur, en veillant à éliminer toutes les cellules cancéreuses.
Ainsi, en théorie, et en toute logique, une femme hystérectomisée ne devrait pas développer un cancer de l’utérus, que ce soit une récidive ou un nouveau cancer… Surtout lorsqu’il s’agit d’une hystérectomie totale ou élargie, celles-ci ne laissant aucun tissu résiduel utérin où pourrait se greffer ou se développer une tumeur maligne !
Cependant, bien que cette intervention soit très efficace pour traiter le cancer de l’utérus, elle ne garantit pas que la patiente sera totalement à l’abri d’autres formes de cancer.
Cancer du vagin
Après une hystérectomie, le risque de développer un cancer du vagin est faible, mais il existe ! Ce risque est surtout présent chez les femmes qui ont subi une hystérectomie en raison de lésions précancéreuses ou d’un cancer du col de l’utérus. Dans ces cas, une surveillance régulière est nécessaire.
En revanche, si l’hystérectomie a été réalisée pour des raisons bénignes (fibrome utérin par exemple), le risque de cancer vaginal est encore plus faible : il est égal à celui de la population générale. C’est ce que rapporte cette étude française : sur 2152 patientes hystérectomisées, 45 cas de cancer du vagin ont été identifiés, dont seulement 13 après hystérectomie parmi lesquelles on compte majoritairement des patientes ayant subi une hystérectomie en raison d’un cancer ou de lésions précancéreuses du col de l’utérus. Celles qui avaient subi une hystérectomie pour des raisons bénignes présentaient un niveau de risque inchangé vis-à-vis du cancer vaginal.
En des mots plus simples, ce sont surtout les femmes déjà porteuses d’un cancer du col utérin qui ont un risque plus élevé de développer un cancer du vagin après une hystérectomie ! D’ailleurs, ces dernières bénéficient d’un suivi cytologique plus étroit avec des frottis plus fréquents.
Cancer de l’ovaire
Après une hystérectomie, le risque de développer un cancer de l’ovaire persiste si les ovaires ne sont pas retirés. Ce risque est lié aux cellules de l’ovaire qui peuvent toujours devenir cancéreuses.
En revanche, en cas d’hystérectomie avec ablation des ovaires (annexectomie), ce risque est grandement réduit, mais pas totalement éliminé !
Cancer du sein
L’hystérectomie n’a pas d’effet direct sur le risque de cancer du sein. Le risque de cancer du sein est généralement influencé par les antécédents familiaux, la génétique (comme les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2), les niveaux hormonaux, et d’autres facteurs liés au mode de vie.
Cependant, si une femme subit une hystérectomie avec ablation des ovaires (annexectomie), cela peut réduire le risque de cancer du sein en raison de la diminution des hormones œstrogènes produites par les ovaires — rappelons que le cancer du sein est dans 80 % des cas « hormono-dépendant ».
Cancer du rein
En théorie, l’utérus n’a aucune relation avec le rein… Donc l’hystérectomie ne devrait avoir aucune incidence sur le risque du cancer rénal.
Pour conclure
L’hystérectomie est sans nul doute une intervention très efficace pour traiter diverses conditions gynécologiques, notamment les cancers. Toutefois, elle n’élimine pas tous les risques !
Les patientes doivent donc être conscientes des risques persistants ou émergents, tels que le cancer du vagin ou des ovaires. Un suivi médical régulier reste essentiel pour détecter précocement tout problème de santé, même après une hystérectomie.