Cancer pris en charge
Le cancer des amygdales est un cancer rare, qui concerne environ 2 000 personnes chaque année en France et représente 10% à 15 % de tous les cancers de la tête et du cou.
Il s’agit d’une maladie au pronostic encore délicat, bien que le développement de nouvelles thérapies ait déjà transformé sa prise en charge et permis une diminution constante de la mortalité.
Un des meilleurs moyens de bénéficier d’une prise en charge performante demeure de rester attentif à tout symptôme susceptible de traduire cette pathologie et de consulter précocement un médecin en cas de doute.
La consommation de tabac et d’alcool constitue le principal facteur de risque des cancers de la tête et du cou (ou cancers de la sphère ORL), et le cancer des amygdales ne fait pas exception à la règle.
On retrouve toutefois les infections au papillomavirus humain, notamment par le génotype 16, en cause dans près de 85 % des cas de tumeurs des amygdales.
L’association entre tabagisme et infection au papillomavirus serait un facteur de risque particulièrement significatif.
Il est important de noter que l’amygdalectomie, une ablation des amygdales souvent réalisées au cours de l’enfance ou de l’adolescence, ne diminue pas les risques de cancer.
Les symptômes du cancer des amygdales ne sont pas spécifiques. Au contraire, ils peuvent être très proches de ceux d’une angine (sans fièvre), ce qui peut réduire la vigilance des patients et retarder le diagnostic.
Une toux persistante, des maux de gorge, une otalgie, une gêne et/ou des douleurs lors de la déglutition, ou encore le gonflement des ganglions situés sous la mâchoire ou dans le cou sont autant de signes d’alerte à ne pas négliger, surtout chez la population à risque.
Les personnes particulièrement à risque sont les hommes de 50 à 60 ans, fumeur et consommateurs d’alcool. En cas de doute, il leur est recommandé de consulter rapidement un médecin pour bénéficier d’une prise en charge précoce, plus efficace et moins lourde.
Le diagnostic du cancer des amygdales débute par un examen clinique au cours duquel le médecin questionne le patient sur ses antécédents médicaux et familiaux, ainsi que sur ses habitudes de vie, et notamment sa consommation de tabac.
Si une pathologie cancéreuse est suspectée, une panendoscopie est pratiquée pour explorer la gorge à l’aide d’une petite caméra filaire et prélever quelques cellules des lésions suspectes.
L’analyse en laboratoire des cellules prélevées permet de déterminer si les lésions suspectes sont effectivement cancéreuses.
Des examens d’imagerie médicale sont ensuite réalisés dans le cadre du bilan d’extension qui cherche à localiser d’éventuels signes de métastases pour évaluer l’étendue de la maladie.
Le traitement du cancer des amygdales requiert l’intervention d’une équipe médicale pluridisciplinaire qui élaborera un protocole personnalisé en fonction de multiples critères propres à chaque patient et à sa maladie.
La chirurgie et la radiothérapie sont les deux armes majeures de la lutte contre le cancer des amygdales.
En cas de petites tumeurs localisées, une électrochirurgie permet de détruire les cellules cancéreuses à l’aide d’un courant électrique. Cette technique mini invasive réduit les risques de complications et de séquelles.
La radiothérapie intervient typiquement en complément de la chirurgie pour réduire les risques de récidive (radiothérapie adjuvante).
Un curage ganglionnaire consistant à ôter les ganglions envahis par les cellules cancéreuses peut également être pratiqué en complément de la chirurgie d’exérèse de la tumeur.
En cas de tumeurs envahissantes, une radiothérapie associée à une chimiothérapie sont plus souvent proposés plutôt qu’une chirurgie pouvant être délabrante (on parle alors de radio-chimiothérapie exclusive).
La chimiothérapie, traitement médicamenteux systémique, n’intervient pas toujours dans la prise en charge du cancer des amygdales.
Elle peut cependant être indiquée en amont d’une radio-chimiothérapie pour faciliter l’intervention (traitement néoadjuvant) ou après la chirurgie en complément d’une radiothérapie destinée à réduire les risques de récidive (radio-chimiothérapie adjuvante).
La radiothérapie, traitement qui consiste à irradier les cellules cancéreuses, adopte une importance centrale dans la prise en charge du cancer des amygdales.
La radiothérapie externe conformationnelle à modulation d’intensité est la technique de référence. La radiothérapie stéréotaxique, une technique innovante plus ciblée et précise, n’a pas de place actuellement en première intention et, peu se discuter au cas par cas en cas de récidive localisée.
Dans certains cas, une curiethérapie (radiothérapie interne) peut compléter la radiothérapie externe pour accroître les effets de l’irradiation sur les petites tumeurs localisées.
Le cancer des amygdales bénéficie pleinement des nouvelles avancées en matière de médecine oncologique, et des thérapies ciblées.
De fait, l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, avec un taux de survie à 5 ans qui est passée de 31 % en 1990 à 43 % en 2010, pour atteindre 49% en 2015.
Il demeure important de noter que ces statistiques sont très générales et ne devraient pas être appliquées comme telles à un cas particulier.
Pour cause, ces chiffres concernent toutes les tumeurs de l’oropharynx et ne distingue pas les différents profils de patients qui ont tous un pronostic différent en fonction d’une multitude de critères, dont le stade de leur cancer, leur état de santé, leur âge, ou encore les traitements dont ils ont bénéficié.