Dans le cadre de l’essai clinique SABRE, un nouvel hydrogel résorbable est utilisable pour réduire la dose d’irradiation qui atteint les organes à risque. Cet hydrogel joue le rôle d’espaceur (afin de créer un espace entre la prostate et le rectum) visant à limiter les effets secondaires et améliorer la qualité de vie des patients dans le cadre d’une radiothérapie stéréotaxique prostatique à forte dose, afin d’augmenter l’efficacité anti tumoral des rayons.
Le centre Hartmann est le deuxième établissement en France à proposer cette innovation pour les patients inclus dans l’essai.
L’espaceur est un dispositif médical conçu pour les patients atteints d’un cancer de la prostate traités par radiothérapie. Cet hydrogel est injecté dans l’espace périrectal (entre le rectum et la prostate) pour créer un tampon protecteur qui permet de réduire l’exposition du rectum aux rayonnements. L’essai SABRE, évalue l’efficacité de ce dispositif lorsqu’il est utilisé avec la radiothérapie stéréotaxique(Cyberknife), une technique de haute précision qui cible la tumeur tout en préservant les tissus sains.
Les médecins cherchent à réduire les effets secondaires indésirables, tels que les troubles intestinaux, troubles urinaires et sexuels qui peuvent survenir après l’irradiation. L’étude suit les patients sur plusieurs années pour évaluer l’impact de cette méthode dans le temps, en analysant les effets tardifs et potentiels gains en termes de qualité de vie.
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L’espaceur est destiné principalement aux patients avec un cancer de la prostate localisé, en particulier ceux dont la proximité entre la prostate et le rectum accroît le risque de complications liées à l’irradiation. Cette solution peut être envisagée pour les patients en phase de traitement curatif, ainsi que pour ceux en rechute locale où la radiothérapie reste une option pertinente. Le gel est particulièrement utile pour les cas où la proximité anatomique entre les organes accentue les risques d’irritation ou de lésions.
La pose du gel, en écartant ces organes sensibles, contribue non seulement à limiter les douleurs et les inconforts associés à une exposition directe aux rayons, mais aussi à augmenter l’efficacité du traitement pour les patients qui peuvent bénéficier d’une intensité de radiothérapie plus importante. Le choix de recourir à l’espaceur est discuté après une évaluation de chaque patient, en tenant compte de l’évolution de la tumeur et de l’état de santé général de chacun.
L’application du gel se fait par voie transpérinéale, c’est-à-dire à travers la zone située entre le scrotum et l’anus. Une sonde d’échographie est introduite dans le rectum après une anesthésie locale pour permettre aux médecins d’observer précisément la zone à traiter. L’aiguille fine, utilisée pour injecter le gel, est contrôlée sous échographie pour garantir un placement optimal entre la prostate et le rectum.
Le gel est constitué de deux solutions (une solution de base et un activateur) qui, une fois combinées, forment un hydrogel. Cet hydrogel est biodégradable et reste en place durant toute la durée du traitement en créant un espace d’environ un centimètre. Ce « coussin protecteur » permet d’éviter que les rayons n’atteignent les tissus rectaux sensibles, pour minimiser les effets secondaires associés à l’irradiation des organes voisins.
Le placement du gel ne prend que quelques minutes et est généralement bien toléré par les patients, qui peuvent quitter l’établissement peu après l’intervention. Une fois injecté, le gel garde son volume pendant environ 3 mois, soit la durée typique d’un traitement de radiothérapie prostatique. Passé ce délai, le gel commence à se décomposer naturellement et est absorbé par le corps, puis éliminé sans laisser de traces.
Le gel agit donc comme un « bouclier » temporaire pour le rectum, permettant une irradiation plus ciblée de la prostate tout en préservant au maximum les tissus sains environnants. Il offre une meilleure tolérance au traitement, mais aussi une nette réduction des risques de complications à long terme.
Les études scientifiques déjà publiées suggèrent que l’usage du gel est efficace pour réduire les doses de radiation au rectum et améliorer la qualité de vie des patients traités par radiothérapie pour le cancer de la prostate.
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En créant une barrière physique entre la prostate et le rectum, l’hydrogel permet de préserver les tissus sains et de réduire significativement les risques de complications, comme les inflammations rectales, les diarrhées, et les douleurs rectales. Ces effets indésirables, s’ils surviennent, peuvent altérer de manière significative la qualité de vie.
Sur le plan de la santé sexuelle, le gel limite le risque de dysfonction érectile, un effet secondaire fréquent de la radiothérapie prostatique.
L’étude SABRE, en suivant les patients pendant plusieurs années, vise à documenter précisément les avantages de l’hydrogel sur la préservation de la qualité de vie, en intégrant des données sur la santé urinaire, intestinale et sexuelle. Cette étude représente donc une avancée prometteuse dans la radiothérapie de la prostate, offrant aux patients une protection accrue contre les effets secondaires tout en optimisant l’efficacité du traitement avec la radiothérapie prostatique par Cyberknife.
Ces avancées technologiques très prometteuses visent à accroître l’efficacité de la radiothérapie prostatique tout en réduisant ses effets secondaires, grâce à une collaboration avec un urologue expert en soutien de l’équipe de radiothérapie.
Le centre de radiothérapie Hartmann, expert en radiothérapie de haute précision de prostate, offre ainsi la possibilité aux patients de bénéficier d’une radiothérapie la plus efficace possible avec des risques d’effets secondaires minimisés grâce à la pose du gel dans le cadre d’une radiothérapie prostatique par Cyberknife.