La protonthérapie est une technique de radiothérapie basée sur l’envoi de protons, des particules énergétiques ionisantes, à sa cible : la tumeur cancéreuse. Ces particules ont la capacité d’endommager l’ADN des cellules pour induire leur destruction. En radiothérapie conformationnelle (le protocole classique), les accélérateurs de particules utilisent des faisceaux d’électrons.
Le rythme des séances de la protonthérapie est d’une séance par jour, 5 jours par semaine pendant quelques semaines pour les tumeurs intracrâniennes et les tumeurs chez l’enfant, et de 4 séances pour traiter les tumeurs de l’œil.
L’avantage majeur de la protonthérapie réside dans la capacité des protons à suivre une trajectoire précise par rapport aux photons ou aux électrons utilisés couramment. Ainsi, les particules vont traverser la matière pour déposer la quasi-totalité de leur énergie à une profondeur précise puis s’arrêter. La profondeur à laquelle les protons vont s’immobiliser dépend de leur énergie initiale. De plus, ils gardent une trajectoire précise sans se dévier, ce qui réduit considérablement l’irradiation des tissus sains proches et donc, les complications liées aux effets secondaires de la radiothérapie.
Ce type de radiothérapie n’est pas adapté à tous les types de cancer. La protonthérapie est réservée aux cas où les bénéfices attendus sont supérieurs aux risques et aux coûts, et doit être prescrite par un radiothérapeute spécialisé après discussion en RCP du dossier des patients.
Les principales indications de la protonthérapie sont les suivantes :
Le déroulement est similaire au protocole de radiothérapie classique. Plusieurs séances quotidiennes, étalées sur plusieurs semaines, sont nécessaires. Leur nombre varie selon le type de cancer et son stade évolutif. La séance en elle-même dure quelques minutes pendant lesquelles le patient doit rester immobile sur la table d’examen. Le traitement est indolore et se déroule en ambulatoire, sans anesthésie.
Un examen de repérage type scanner ou IRM est programmé en début de traitement pour déterminer avec précision la forme et la localisation de la zone à irradier et prévoir la dosimétrie.
Habituellement, la protonthérapie est bien tolérée par les patients et entraîne moins d’effets secondaires que la radiothérapie traditionnelle, car elle épargne davantage les tissus et organes sains. Mais elle n’est pas totalement exempte de risques.
En fonction de la localisation de la zone irradiée, elle peut provoquer des troubles cutanés, des inflammations, des nausées, des troubles hormonaux ou de la fatigue. Ces signes cliniques sont souvent transitoires et se résorbent après la fin de la radiothérapie.
La protonthérapie peut aussi entraîner des effets secondaires tardifs, notamment chez l’enfant qui est plus sensible aux radiations. Elle peut avoir un impact sur le développement osseux, le fonctionnement des organes proches de la zone irradiée ou sur le risque de seconde tumeur. Ces effets sont toutefois rares et difficiles à prévoir. Une surveillance médicale régulière est nécessaire.
La fatigue peut faire partie des effets secondaires de la protonthérapie. Elle est souvent peu importante, et une activité physique douce comme la marche associée à du repos peuvent suffire à la faire disparaître. Une alimentation variée et équilibrée et une bonne hydratation peuvent aussi aider à mieux tolérer le traitement.
Pour l’heure, la protonthérapie n’est disponible que dans un petit nombre de centres en France (Paris, Nice, Caen…). Mais d’autres centres sont en projet à travers l’hexagone.
Si le patient ne peut accéder à un centre de protonthérapie proche de son domicile, des hébergements peuvent être prévus à proximité immédiate des centres concernés.
La protonthérapie est un traitement très coûteux qui nécessite des équipements spécifiques sophistiqués et des maintenances régulières. Elle est cependant totalement remboursée par l’Assurance maladie en France dans le cadre de l’ALD, et le patient n’a pas à avancer les frais pour les séances.
En revanche, certains frais annexes peuvent faire l’objet d’un reste à charge, comme le coût d’un hébergement à proximité du centre, si le montant n’est pas remboursé par la sécurité sociale ou la mutuelle du patient.