Les ganglions lymphatiques revêtent une place importante dans la prise en charge des pathologies cancéreuses. Ils permettent de déterminer et de surveiller l’évolution de la maladie, et sont utilisés pour définir la meilleure stratégie thérapeutique au cas par cas.
Ganglion de Troisier, ganglion sentinelle, curage ganglionnaire, lymphome ou ganglions lymphatiques… Il peut être difficile de s’y retrouver parmi tous les termes qui gravitent autour de ces petits organes.
Voici toutes les explications nécessaires pour faire le point sur le rôle des ganglions lymphatiques dans la prise en charge du cancer.
Les ganglions sont de petits organes du corps humain en forme de boules. On en distingue deux types : les ganglions lymphatiques et les ganglions nerveux.
Ce sont les ganglions lymphatiques qui nous intéressent dans le cadre de la prise en charge d’un cancer. Les ganglions lymphatiques sont des cavités où se rencontrent différents vaisseaux lymphatiques.
Les vaisseaux lymphatiques sont les canaux du réseau lymphatique. La lymphe est un liquide biologique qui circule dans tout l’organisme pour drainer les déchets et pathogènes jusqu’aux ganglions lymphatiques, où ils sont éliminés par le système immunitaire.
Lorsque des pathogènes atteignent les ganglions lymphatiques, ces derniers déclenchent une réponse immunitaire. Ils sont alors enflammés et grossissent, formant de petites boules, souvent sensibles, voire douloureuses, que l’on peut palper à travers la peau.
En cas de cancer, les ganglions lymphatiques peuvent réagir à la présence de cellules cancéreuses. En effet, les tumeurs cancéreuses se développent typiquement sur un site localisé avant de s’infiltrer aux tissus qui les entourent.
Ainsi, au fil de l’évolution de la maladie, les cellules cancéreuses tendent à se détacher de la tumeur primitive pour se disséminer dans l’organisme et envahir des organes distants.
Au cours de ce processus, une partie d’entre elles est couramment collectée par la lymphe et drainée vers les ganglions lymphatiques les plus proches.
L’analyse du contenu des ganglions lymphatiques situés près d’une tumeur permet ainsi d’évaluer le stade d’évolution de la maladie.
Lorsque l’on retrouve des cellules cancéreuses dans les ganglions lymphatiques, on parle d’atteinte ganglionnaire. L’existence d’une atteinte ganglionnaire signifie habituellement que la maladie a évolué au-delà du stade local.
Cette information peut significativement impacter la stratégie thérapeutique mise en œuvre pour traiter le cancer.
Les ganglions lymphatiques sont groupés, organisés en un maillage complexe d’apparence morcelé dans différentes parties de l’organisme.
Le premier ganglion d’un groupe à collecter les pathogènes drainés par la lymphe dans une zone donnée est nommé le ganglion sentinelle. Il n’y a pas un seul ganglion sentinelle dans tout l’organisme, mais plutôt un ganglion sentinelle par zone (aisselle, aine, cou, etc.).
En cancérologie, le prélèvement du ganglion sentinelle est couramment effectué pour rechercher une atteinte ganglionnaire et évaluer l’étendue (stade d’évolution) d’une tumeur.
C’est donc le premier ganglion du groupe le plus proche du cancer qui est ôté chirurgicalement et analysé en laboratoire.
La technique du ganglion sentinelle est une alternative au curage ganglionnaire, intervention impliquant l’exérèse de tous les ganglions du groupe.
Elle permet de réaliser une intervention moins invasive et de réduire les risques d’effets secondaires, et notamment de lymphœdème, courant après un curage ganglionnaire.
Toutefois, elle présente un risque de faux négatif, car l’absence de cellules cancéreuses dans le ganglion sentinelle ne garantit pas à 100 % l’absence de cellules cancéreuses dans tous les autres ganglions du groupe.
Aussi, le bénéfice de la technique du ganglion sentinelle est toujours mis en balance avec les risques engendrés par un éventuel faux négatif, au cas par cas. Si des cellules cancéreuses sont retrouvées dans le ganglion sentinelle, le curage ganglionnaire devient généralement inévitable
Le ganglion de Troisier est un ganglion lymphatique sus-claviculaire, c’est-à-dire situé au-dessus de la clavicule.
Son inflammation a été mise en relation principalement avec l’apparition d’un cancer d’origine digestif, principalement celui de l’estomac, le plus souvent d’origine métastatique, c’est-à-dire issu des cellules d’un premier cancer qui ont migré dans l’organisme.
Toutefois, il est désormais couramment associé à tous les cancers viscéraux (cancer du foie, pancréas, intestins, côlon, reins…).
Une atteinte ganglionnaire, qui se traduit par la présence de cellules cancéreuses drainées par la lymphe dans les ganglions lymphatiques, est différente du cancer des ganglions.
En cas de cancer des ganglions, la tumeur cancéreuse se développe à partir de cellules qui composent les ganglions lymphatiques, et n’a pas été apportée par la lymphe.
Le cancer du ganglion est nommé lymphome. Il s’agit le plus souvent d’un lymphome hodgkinien, un cancer de bon pronostic.
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