La radiothérapie est un traitement local extrêmement efficace pour détruire les cellules cancéreuses. Toutefois, son action est également délétère pour les tissus sains, ce qui peut engendrer des effets secondaires.
Parmi les effets secondaires possibles de la radiothérapie, on distingue les effets généraux, qui peuvent atteindre tous les patients, quel que soit le cancer pris en charge, et les effets spécifiques, liés à la zone irradiée et, de fait, au type de cancer traité.
L’intensité, la nature et la sévérité des effets secondaires de la radiothérapie peuvent varier d’un patient l’autre en fonction de multiples paramètres, et ces effets secondaires peuvent être immédiats ou tardifs, survenant parfois des années après la fin du traitement.
Grâce aux évolutions technologiques et à l’augmentation de la précision des traitements de radiothérapie, ces effets secondaires restent, pour la plupart, rares et réversibles (pour les effets secondaires aigus). Dans tous les cas, ils ne doivent pas être négligés et méritent d’être signalés à votre équipe médicale. Leur traitement est toujours pris en charge par l’Assurance-Maladie, même en différé.
Les effets secondaires généraux de la radiothérapie sont ceux que tous les patients peuvent rencontrer, quels que soient le cancer traité et la zone du corps irradiée.
Le cancer du sein et le cancer du poumon sont les cancers du thorax les plus fréquemment rencontrés. Ils peuvent tous deux être traités par radiothérapie, ce qui peut occasionner l’apparition d’effets secondaires spécifiques, essentiellement respiratoires.
Les effets secondaires respiratoires les plus fréquemment observés sont une toux persistante, des éternuements et une fibrose pulmonaire. Des troubles cardiaques et artériels peuvent également survenir.
Le poumon radique, une forme de pneumonie chronique provoquée par les radiations, est également un effet secondaire bien connu de la radiothérapie des cancers du thorax. Il apparaît souvent tardivement, des années après la fin du traitement.
Les cancers pelviens sont ceux qui affectent la zone du bassin. Il s’agit essentiellement de tumeurs des organes sexuels (cancer de la prostate, cancer du col de l’utérus, etc.), ainsi que de tumeurs de l’appareil digestif bas, dont le très fréquent cancer colorectal, et du tractus urinaire (cancer de la vessie).
Les effets secondaires de la radiothérapie propres aux cancers pelviens sont alors essentiellement d’ordre sexuel, urinaire et digestif.
En termes de désordres sexuels, on peut observer des troubles érectiles chez l’homme et, chez la femme, une dyspareunie et une sécheresse vaginale. Le patient ou la patiente peut aussi souffrir de stérilité, temporaire ou permanente.
Les effets secondaires urinaires peuvent comprendre une miction difficile, douloureuse ou inconfortable, une envie d’uriner anormalement pressante ou fréquente, une incontinence, une hématurie (présence de sang dans les urines) ou encore des cystites chroniques.
Les effets secondaires digestifs peuvent inclure des diarrhées, des saignements rectaux, des douleurs, un inconfort ou des difficultés au moment d’aller à la selle, ou encore une incontinence.
Les cancers de l’abdomen regroupent un vaste panel de tumeurs, essentiellement digestives. C’est, par exemple, le cas du cancer du pancréas, du cancer du foie, du cancer de l’estomac ou encore de cancers intestinaux.
Aussi, les effets secondaires de radiothérapie des cancers de l’abdomen sont essentiellement digestifs. On peut observer des troubles du transit (diarrhée, constipation), des vomissements et nausées, des difficultés à digérer et à absorber les nutriments, des ulcères à l’estomac, des troubles rénaux ou une entérite radique.
Les cancers ORL, aussi nommés cancers des VADS (voies aérodigestives supérieures), regroupent toutes les tumeurs cancéreuses affectant la tête et le cou, à l’exception des cancers cérébraux.
Les effets secondaires affectent alors fréquemment les muqueuses de la bouche, de la gorge et du nez, engendrant des douleurs et sécheresses buccales, difficultés à déglutir et modification du goût.
En fonction de la zone irradiée, des troubles de l’audition peuvent également survenir, ainsi qu’une modification de la voix, des troubles de la vision et une sécheresse oculaire. Les raideurs ou douleurs dans la mâchoire, des problèmes dentaires et une fragilisation du parodonte font également partie des effets secondaires de la radiothérapie des cancers ORL.
Dans le cadre d’un cancer du cerveau, La radiothérapie peut engendrer des effets secondaires ordre cognitifs et neurologiques, spécifiquement liés à la nature de la zone traitée.
Parmi les effets secondaires spécifiques de la radiothérapie du cerveau, on rencontre les crises d’épilepsie, les maux de tête, les troubles de la mémoire et les troubles de l’élocution. En fonction de la zone irradiée, le patient peut également souffrir de troubles de l’audition et de la vision. Des troubles moteurs, une paralysie faciale et des troubles hormonaux peuvent également survenir.
La radiothérapie est un traitement lourd et agressif, ce qui lui confère une grande efficacité contre les pathologies cancéreuses, mais s’accompagne d’effets secondaires parfois sévères durables.
Aujourd’hui, la médecine permet de prendre en charge la plupart des effets secondaires provoqués par la radiothérapie de manière très satisfaisante, afin d’accroître la qualité de vie du patient pendant et après son traitement. Si vous souffrez ou pensez souffrir d’effets secondaires de la radiothérapie, il est donc essentiel de le signaler à votre équipe médicale pour bénéficier d’une prise en charge adaptée, et cela même des années après la fin de votre traitement.
La radiothérapie du cancer du sein ou de la paroi thoracique est l’un des traitements les plus fréquents du cancer du sein. Elle consiste à irradier la glande mammaire si le sein a été conservé, ou la paroi thoracique si celui-ci a été retiré par mastectomie. L’irradiation peut aussi être étendue aux aires ganglionnaires voisines et à la chaîne mammaire interne. On l’associe fréquemment à d’autres solutions thérapeutiques comme la chirurgie du sein ou la chimiothérapie.
Malgré l’amélioration des technologies et des protocoles de radiothérapie externe, l’irradiation atteint des tissus sains proches de la tumeur et peut entraîner des effets secondaires précoces ou tardifs. Ils varient d’une patiente à l’autre tant au niveau de leur nature que de leur degré de sévérité, et ne sont en rien révélateurs de l’efficacité du traitement de radiothérapie.
La fatigue est l’effet secondaire de la radiothérapie mammaire le plus fréquent. Elle peut être induite par l’action des rayons ionisants sur l’organisme, mais aussi par le rythme des rendez-vous de séances de traitement, puisque les séances se déroulent quotidiennement du lundi au vendredi pendant 5 à 8 semaines, en fonction des protocoles.
Les autres effets secondaires les plus couramment rapportés sont des nausées ou vomissements, une perte d’appétit et une perte de poids, une faiblesse générale ou encore un essoufflement. Au niveau local, il s’agit de rougeurs de la peau, d’irritation, d’une sécheresse ou de démangeaisons. Une coloration brune de la peau peut parfois apparaître de manière transitoire ou durable.
Par ailleurs, le sein peut changer d’aspect (forme, texture, volume, fermeté…) et les sensations peuvent être altérées.
Les patientes peuvent aussi ressentir des douleurs localement au niveau du sein, du thorax ou de l’épaule, notamment en présence d’une fibrose des tissus traités. Dans certains cas, la mobilité de l’épaule peut être impactée, tout comme le bras du côté du traité (œdème, enflure, douleur, rougeur…). Les effets secondaires tardifs rarissimes d’une radiothérapie du cancer du sein peuvent se manifester par des troubles pulmonaires avec une toux persistante et un poumon radique, et des troubles cardiaques.
Un traitement de radiothérapie osseuse peut être proposé pour traiter une tumeur osseuse ou soulager les symptômes d’un cancer avancé dans le cadre d’un traitement palliatif.
Il est possible que l’irradiation entraîne des effets secondaires précoces ou tardifs. Ceux-ci surviennent durant le traitement, juste après, ou à distance de la fin de la radiothérapie. Ces effets secondaires dépendent de nombreux paramètres et varient d’une personne à l’autre.
Pour la radiothérapie osseuse, ces effets dépendent beaucoup de la zone irradiée et de la taille de celle-ci. L’effet secondaire le plus fréquent est la fatigue induite par les rayons en eux-mêmes ou pas les allers et retours dans le centre de radiothérapie pour réaliser les séances quotidiennes (5 fois par semaine pendant plusieurs semaines).
Certains patients évoquent également une perte d’appétit avec une perte de poids, des réactions cutanées au niveau de la zone irradiée, comme des rougeurs ou une sécheresse de la peau, ainsi qu’une diminution des cellules sanguines avec des taux plus faibles.
Selon la partie du corps irradiée, des effets secondaires tardifs peuvent survenir chez certains patients. Ceux-ci sont rares et non systématiques. Ils peuvent se traduire par des troubles cardiaques ou pulmonaires, un changement de couleur de la peau dans la zone irradiée, une ostéoporose, des troubles de la fertilité ou des troubles affectant les fonctions cognitifs.
La radiothérapie est plus souvent proposée dans le cadre du traitement du cancer du rectum que du cancer du côlon. L’équipe de soins peut envisager une radiothérapie externe ou une curiethérapie selon les caractéristiques de la maladie.
Elle est alors souvent administrée en association avec une chimiothérapie (chimioradiothérapie) pour :
Une radiothérapie externe dans la région abdominale ou pelvienne est parfois envisagée en présence d’un cancer colorectal avancé ou si la chirurgie ne peut pas retirer la tumeur. Chez certains patients, une curiethérapie peut être proposée avant un geste chirurgical pour traiter un cancer du rectum.
Les effets secondaires d’une radiothérapie du côlon et du rectum les plus fréquemment cités sont une fatigue, des troubles cutanés, des nausées et vomissements, une diarrhée, des saignements au niveau du rectum, des troubles de la vessie, une occlusion intestinale, des troubles sexuels ou des troubles de la fertilité. Ils ne sont pas systématiques et varient d’un patient à l’autre tant dans leur nature que dans leur intensité. Certains de ces effets se manifestent précocement (pendant le traitement ou immédiatement après), ou plusieurs mois voire années après la fin des rayons.
Le cancer et ses traitements fatiguent l’organisme. Les rayons délivrés durant les séances de radiothérapie sont indolores. Toutefois, au fur et à mesure du traitement, la peau et le corps peuvent être fragilisés. Pour aider le corps à récupérer et gagner en confort de vie, il est important de bien se reposer la nuit, d’être plus actif en retrouvant une activité physique régulière et de s’assurer de bien manger, avec des aliments nutritifs et sains et des repas équilibrés.
En cas de rougeur, de sensibilité ou d’irritation de la peau, des solutions par crème ou gel hydratant peuvent être recommandées par votre radiothérapeute. Par ailleurs, il est conseillé d’éviter les frottements sur la peau, le rasage, les produits cosmétiques et déodorants à base de parfum, l’eau trop chaude et l’exposition au soleil.
Il est possible de fractionner les repas et de consommer des aliments faciles à avaler. Il faut bien penser à s’hydrater en buvant environ 1,5 litre d’eau par jour. Il vaut mieux éviter de prendre ses repas quelques heures avant ou après une séance de radiothérapie. Consommer du jus de fruits permet de ramollir des selles trop dures en cas de constipation. La consommation d’aliments riches en fibres, en légumes verts et en laitage permet de conserver un transit satisfaisant. Enfin, des traitements adaptés (anti-nauséeux, antidiarrhéique…) peuvent être prescrits par votre radiothérapeute.
La radiothérapie peut potentiellement entraîner une perte de poils ou de cheveux uniquement dans la zone irradiée. La chute de cheveux peut donc intervenir seulement en cas d’irradiation vers la tête. Généralement, l’alopécie débute environ 2 ou 3 semaines après le début du traitement.
Certains effets secondaires peuvent apparaître plusieurs mois après la fin des traitements, voire bien plus tard. Ils diffèrent selon la zone traitée et restent rares, mais pas impossibles. De plus, ils varient selon la dose délivrée, le profil du patient et la sensibilité de chacun.
Les effets secondaires tardifs possibles de la radiothérapie peuvent prendre la forme d’un gonflement au niveau du bras (lymphœdème), d’une rétraction du sein en cas d’irradiation mammaire, d’une majoration provisoire de la douleur, d’une difficulté à bouger l’épaule, et de troubles cardiaques et pulmonaires (poumon radique).
Quelques remèdes naturels peuvent vous aider à soulager les effets secondaires. Mais il est vivement recommandé de demander l’avis de votre médecin avant de débuter.
La majorité des effets secondaires s’estompent après un délai variant de quelques semaines à deux mois. Mais certains peuvent persister au-delà, car les cellules saines peuvent prendre plus de temps pour récupérer.
Il est aussi possible que des effets secondaires se manifestent après plusieurs mois ou années après la fin de la radiothérapie (effets secondaires tardifs ou à distance). En cas de forte dose d’irradiation, il est aussi possible que la réparation de certaines cellules ne soit pas possible. De rares effets secondaires peuvent donc durer plus longtemps voire être permanents.
La radiodermite est un effet secondaire courant de la radiothérapie. Elle survient lorsque la radiothérapie endommage les couches externes de la peau d’une personne.
On estime que 95 % des personnes ayant reçu une radiothérapie souffriront d’une forme ou d’une autre de radiodermite, notamment de rougeurs, de sécheresse cutanée ou de desquamation de la peau.
La dermatite peut être plus ou moins grave. Certaines personnes présenteront des rougeurs et des démangeaisons légères, tandis que d’autres souffriront d’une peau douloureuse, abîmée et sujette à l’infection.
Les effets de la dermatite par irradiation apparaissent généralement quelques jours ou quelques semaines après le début de la radiothérapie, en fonction de la dose d’irradiation et de la sensibilité de la peau.
Les symptômes n’apparaissent que sur les zones de la peau que les médecins ont dû exposer aux radiations.
Les symptômes de la dermatite suite aux traitements de radiothérapie sont les suivants :
La gravité de la dermatite varie selon les personnes et les doses selon les degrés suivants :
Parfois, ces effets peuvent apparaître des semaines ou des années après la fin de la radiothérapie. C’est ce qu’on appelle le rappel d’irradiation.
Dans les cas les plus graves, les symptômes peuvent restreindre les mouvements du membre affecté, ce qui peut gêner les activités quotidiennes. Il peut être difficile de porter des vêtements sur les zones sensibilisées.
La radiothérapie consiste pour les médecins à utiliser des ondes à haute énergie, telles que les rayons X ou les rayons gamma, pour détruire ou endommager les cellules cancéreuses. Ces rayons provoquent de minuscules cassures dans l’ADN à l’intérieur des cellules, ce qui les empêche de se développer et de se diviser.
Au cours du traitement, les médecins exposent inévitablement aux rayonnements les cellules normales situées à proximité des cellules cancéreuses, notamment les cellules de la peau. Il s’agit notamment des cellules de la peau, et les dommages causés provoquent une dermatite.
Dans la plupart des cas, les cellules se rétablissent et reviennent à la normale après la fin de la radiothérapie. Cependant, la probabilité de développer une dermatite au cours d’une radiothérapie dépend de plusieurs facteurs. .
Ces facteurs de risque sont plus élevés chez les personnes :
La génétique joue également un rôle, certaines personnes étant plus sensibles que d’autres à la dermatite.
Le type de radiothérapie, ainsi que son mode d’administration et la partie du corps à laquelle elle s’applique, peuvent également faire la différence d’une patient à l’autre quant au degré de dermatite.
Enfin, certaines personnes sont plus susceptibles de souffrir de dermatite si leur traitement comporte les éléments suivants :
Si la peau est sèche, elle peut être rouge, rugueuse et squameuse, ou encore craquelée ou saignante. Dans ce cas, il est conseillé :
Si la peau démange, il existe un certain nombre de méthodes apaisantes qui valent la peine d’être essayées. Parmi ces méthodes :
Il est essentiel de résister à l’envie de gratter la peau qui démange, car cela peut entraîner des plaies et des cicatrices. Pour calmer les démangeaisons, enveloppez un sac de glace pilée dans une serviette humide et maintenez-le sur la peau qui démange.
Bien qu’il soit possible de soigner les irritations cutanées légères à la maison, il est important de consulter votre médecin ou dermatologue en cas d’apparition de l’un des symptômes suivants :
Si les démangeaisons empêchent la personne de dormir, le médecin peut prescrire des médicaments pour soulager la sensation.
Si l’irritation de la peau s’accompagne d’urticaire, c’est-à-dire de zébrures blanches ou rouges qui démangent, d’un essoufflement ou d’un gonflement de la gorge ou du visage, il peut s’agir d’une réaction allergique. Cette réaction nécessite des soins médicaux d’urgence.
Chaque personne réagit différemment à la radiothérapie et les effets secondaires peuvent donc varier. La radiothérapie agit en détruisant directement les tumeurs malignes dans le corps. Malheureusement, les cellules normales qui entourent les cellules malignes peuvent également être affectées et entraîner des lésions par irradiation à court terme (aiguës) et même à long terme (chroniques).
Les effets généraux de la radiothérapie tels que la fatigue, les nausées et les maux de tête disparaissent assez rapidement après le traitement de radiothérapie. Votre corps a simplement besoin de temps pour assimiler les radiations, un rétablissement et une amélioration de votre état de santé prend en général quelques semaines.
Les effets secondaires retardés de la radiothérapie, en revanche, peuvent nécessiter un traitement supplémentaire pour être soulagés. Une thérapie comme l’oxygénothérapie hyperbare (OHB) peut vous être bénéfique.
L’oxygénothérapie hyperbare consiste à administrer de l’oxygène pur – ou un mélange de gaz suroxygéné – dans une chambre hyperbare qui représente un milieu pressurisé. L’OHB permet de renforcer la réaction de guérison de l’organisme et optimiser la réponse aux dommages causés par les radiations. Sans soins supplémentaires, certains effets secondaires de la radiothérapie, comme les brûlures et l’inflammation, peuvent se transformer en plaies chroniques qui ne cicatrisent pas et qui entraînent d’autres complications de santé.
Plusieurs facteurs entrent en jeu lorsqu’il s’agit de déterminer le temps nécessaire pour se remettre d’une radiothérapie. Ces facteurs sont les suivant :