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Cancer du côlon
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Particulièrement fréquent, le cancer du côlon, ou cancer colorectal, est le 2ème cancer le plus répandu chez la femme et le 3ème chez l’homme, avec plus de 40 000 nouveaux diagnostics chaque année.
Pour répondre à cette problématique de santé publique, une campagne de dépistage massive a été mise en œuvre.
Cette dernière repose sur un test immunologique à réaliser chez soi tous les 2 ans, destiné à toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans, ainsi qu’aux personnes identifiées comme à risque.
Environ 3,6% des patients qui se font dépister obtiennent un résultat anormal. Le cas échéant, il convient de ne pas paniquer outre mesure et de consulter rapidement un médecin pour obtenir un diagnostic définitif : seuls 11% de ces tests anormaux révèlent des cancers du côlon.
Cancer du côlon : définition
Le cancer du côlon, ou cancer colorectal, est une lésion cancéreuse qui affecte les tissus du côlon et du rectum, organes de l’appareil digestif.
Les lésions cancéreuses sont des anomalies qui se caractérisent par la prolifération incontrôlable de cellules anormales et dysfonctionnelles.
Ce processus engendre d’abord la formation d’une masse localisée (tumeur cancéreuse), puis, en l’absence de traitement, se poursuit par la dissémination des cellules cancéreuses dans tout l’organisme (métastases).
Il existe différents types de cancers du côlon, que l’on distingue par la nature des tissus à partir desquels ils se développent. Le plus commun est l’adénocarcinome. Plus rarement, on rencontre des carcinomes épidermoïdes, ou encore des carcinomes à petites cellules.
Diagnostic du cancer du colon
Le diagnostic du cancer du côlon permet à la fois d’identifier la maladie et de déterminer ses caractéristiques, et notamment son stade (degré d’évolution) et son grade (agressivité).
Les informations recueillies au cours du diagnostic visent à établir un pronostic personnalisé quant à l’évolution probable du cancer et sa réponse potentielle aux traitements envisageables. De fait, le cancer est une maladie aux multiples visages, susceptible d’évoluer différemment chez chaque patient.
Habituellement, le diagnostic débute à la suite d’un test de dépistage anormal et/ou de la présence de symptômes motivant le patient à consulter.
Parmi les possibles symptômes du cancer du côlon, on observe les saignements rectaux, les difficultés et/ou douleurs au moment d’aller à la selle, l’inconfort ou les douleurs dans le bas-ventre, une fatigue généralisée, une perte de poids, une alternance diarrhées / constipation etc.
Au cours de la consultation de diagnostic, le médecin recueille des informations sur les symptômes, ainsi que sur les antécédents médicaux et familiaux du patient. Il peut ensuite procéder à un examen clinique incluant un toucher rectal afin de rechercher la présence d’une masse.
Lorsque l’anamnèse et l’examen clinique laissent envisager une pathologie cancéreuse, d’autres examens sont effectués pour confirmer ou infirmer le diagnostic et, le cas échéant, recueillir davantage d’informations sur le type de cancer en cause, son étendue et son pronostic.
Un bilan sanguin peut permettre de rechercher la présence de marqueurs tumoraux (ACE et CA19-9), substances produites par certaines cellules cancéreuses.
Ce type d’examen permet aussi de rechercher une anémie pouvant être liée à une tumeur cancéreuse hémorragique, ainsi que des troubles fonctionnels affectant d’autres organes (foie, pancréas, etc.), ce qui pourrait indiquer une propagation du cancer hors de son site primitif.
Des examens d’imagerie médicale font également partie du diagnostic. un scanner thoraco-abdomino-pelvien et/ou un TEP scanner et une coloscopie sont typiquement pratiquées pour visualiser la tumeur et évaluer avec précision sa taille, sa localisation et son étendue.
Enfin, une biopsie est pratiquée pour prélever des cellules tumorales et les analyser en laboratoire. Cette analyse, l’examen anatomopathologique, permet d’identifier le type de cancer diagnostiqué, son stade, son grade et ses caractéristiques pouvant indiquer une meilleure sensibilité à certains traitements.
Prise en charge du cancer du colon
La prise en charge du cancer du côlon est pluridisciplinaire. Elle débute dès le diagnostic de la maladie et se poursuit tout au long du traitement curatif ou palliatif mis en œuvre, ainsi que dans la surveillance des éventuelles récidives et le traitement des potentiels effets secondaires à long terme.
En outre, cette prise en charge ne se limite pas au traitement de la maladie à proprement parler, mais également à l’accompagnement du patient avant, pendant et après son traitement.
Dans ce cadre, le patient peut bénéficier de soins de support (soutien psychologique, consultation diététique, rééducation, etc.) en complément de thérapies curatives ou palliatives.
Si vous avez reçu un diagnostic de cancer du côlon, n’hésitez pas à vous tourner vers votre équipe médicale pour vous renseigner sur les soins de support inclus dans votre prise en charge.
La chirurgie du cancer du côlon
La chirurgie oncologique consiste en une ablation de la tumeur cancéreuse. Il s’agit du traitement de première ligne du cancer du côlon et du rectum, et, en cas de tumeurs localisées, il peut suffire à offrir une guérison durable ou définitive.
Lorsque la tumeur est un polype précancéreux ou une petite masse in situ, l’ablation de la tumeur peut se faire au cours de la coloscopie de diagnostic. La tumeur retirée fait ensuite l’objet d’un examen anatomopathologique : si ce dernier révèle que l’exérèse est complète, aucune autre intervention n’est nécessaire.
En revanche, si l’exérèse est incomplète, une seconde intervention chirurgicale, consistant typiquement à retirer une partie plus ou moins importante du côlon et/ou du rectum afin d’ôter une marge de tissus sains suffisante pour réduire les risques de récidive, est pratiquée.
Les traitements du cancer du côlon
Aujourd’hui, il existe différents traitements qui permettent d’obtenir une guérison durable ou définitive chez les patients atteints de cancer colorectal.
Chaque protocole de traitement est élaboré au cas par cas en fonction du profil et des volontés de chaque patient, ainsi que des caractéristiques de chaque tumeur qui tendent à varier d’une personne à l’autre.
La prise en charge du cancer du côlon peut ainsi mobiliser les quatre armes thérapeutiques emblématiques de la lutte contre le cancer :
La chimiothérapie du cancer du côlon
La chimiothérapie complète habituellement la chirurgie en cas de cancer du côlon invasif – elle peut être évitée dans la prise en charge des formes in situ. Ce traitement médicamenteux consiste à administrer par voie orale ou intraveineuse un cocktail de substances antitumorales qui détruisent les cellules cancéreuses.
La chimiothérapie devient le traitement de première ligne en cas de cancers colorectaux métastasés. Elle peut aussi être administrée en première intention aux patients qui ne sont pas éligibles à une intervention chirurgicale. Réputée pour sa grande efficacité contre les cellules cancéreuses, la chimiothérapie est également un traitement connu – et redouté – pour ses effets secondaires parfois très lourds.
De fait, les substances antitumorales utilisées ne ciblent pas réellement les tumeurs cancéreuses, mais les cellules en division (en multiplication), dont les tumeurs sont en grande partie composées du fait de leur croissance perpétuelle.
Or, d’autres tissus parfaitement sains sont également composés de nombreuses cellules en division (moelle osseuse, peau, bulbes capillaires et pileux, muqueuses, etc.), et sont donc aussi endommagés par la chimiothérapie. Leur détérioration est à l’origine des effets secondaires du traitement, effets secondaires qui vont alors limiter l’utilisation de la chimiothérapie – et donc son efficacité – afin de ne pas causer de plus de dommages à l’organisme que de bénéfices.
Les thérapies ciblées du cancer du côlon
Les thérapies ciblées sont des traitements plus récents que les chimiothérapies et apportent de nouvelles solutions aux problématiques limitant actuellement l’utilisation des substances antitumorales détériorant les cellules en division.
En effet, comme leur nom le laisse deviner, les thérapies ciblées ciblent des caractéristiques précises des cellules cancéreuses :
Elles épargnent ainsi davantage les tissus sains et repoussent le seuil de toxicité restreignant l’utilisation et l’efficacité de la chimiothérapie,
Elles sont utilisées lorsque certaines mutations sont retrouvées sur la tumeur.
La radiothérapie du cancer du côlon
La radiothérapie est plus volontiers utilisée dans la prise en charge des métastases du cancer du côlon. Ce traitement indolore consiste à irradier la tumeur cancéreuse à l’aide de rayons ionisants qui détériorent l’ADN des cellules tumorales. Comme la chimiothérapie, elle a tendance à détruire des tissus sains, qu’elle ne distingue pas des cellules cancéreuses, et son utilisation est donc limitée à un certain seuil de toxicité restreignant son efficacité.
Administrée après une chirurgie, elle permet de détruire les éventuelles cellules cancéreuses restantes pour réduire les risques de récidive. On utilise également ce traitement en amont d’une chirurgie oncologique pour réduire la taille d’une tumeur cancéreuse et faciliter son ablation.
L’immunothérapie du cancer du côlon
L’immunothérapie peut être administrée aux patients présentant un cancer du côlon métastatique lorsque certaines mutations sont retrouvées sur la tumeur. Ce traitement novateur consiste à stimuler le système immunitaire afin de pousser l’organisme à se défendre lui-même contre le cancer.
De fait, l’organisme a la capacité de déceler et de détruire les cellules cancéreuses. Toutefois, ces dernières ont développé des stratégies pour passer sous les radars du système immunitaire. L’immunothérapie cherche à réactiver le système immunitaire et à le rediriger contre les cellules tumorales qui tentent de passer inaperçues.
Le suivi médical post cancer du côlon
Après le traitement d’un cancer du côlon, lorsque la maladie est en rémission, chaque patient bénéficie d’un suivi adapté aux thérapies reçues, à son état de santé, à son pronostic, à ses éventuels risques de récidive et, bien sûr, à ses volontés.
Bien que ce suivi puisse sembler contraignant, notamment lorsqu’il se prolonge des années durant, il s’agit d’un aspect essentiel de la prise en charge du cancer du côlon, qui demande la pleine coopération du patient.
Au cours du suivi, le médecin peut réaliser différents examens médicaux pour s’assurer de l’absence de récidive, contrôler la cicatrisation des tissus lorsqu’une intervention chirurgicale a eu lieu et surveiller les potentiels effets secondaires des traitements et de la maladie.
Suivi post cancer du côlon : les examens médicaux
Lors du suivi du cancer du côlon, votre médecin peut planifier des examens médicaux visant à évaluer la bonne cicatrisation de vos tissus et à surveiller tout signe annonciateur d’une éventuelle rechute.
L’examen clinique consiste habituellement en une palpation des ganglions et de l’abdomen. À cette occasion, le médecin peut rechercher des signes de masses au niveau du foie ou un ganglion dans la région sus-claviculaire – sites de prédilection des métastases du cancer du côlon.
Dans certains cas, l’examen clinique comporte un toucher rectal qui permet de surveiller la présence de nouvelles masses ou de polypes au niveau du rectum.
Une coloscopie peut également être pratiquée pour visualiser les tissus du côlon et du rectum afin d’en évaluer la cicatrisation lorsqu’une intervention chirurgicale a été pratiquée au cours du traitement.
La coloscopie peut également mettre en évidence la présence de lésions témoignant d’une récidive locale ou de l’apparition de polypes précancéreux.
Typiquement, le suivi post cancer du côlon inclut une formule sanguine au cours de laquelle le laboratoire réalise un dosage de l’Antigène CarcinoEmbryonnaire (ACE) tous les 3 à 6 mois durant 5 ans. Une hausse de l’ACE dans le sang peut être l’indice d’une récidive.
Le protocole de surveillance des récidives comprend aussi habituellement un scanner réalisé chaque année pour surveiller l’apparition de métastases au foie ou aux poumons, ainsi que d’éventuelles atteintes ganglionnaires.
Suivi post cancer du côlon : durée et planification
La planification des visites de suivi post cancer du côlon est effectué par l’équipe soignante dès la fin du traitement en fonction des risques de récidive individuels, du profil du patient et des thérapies reçues.
Les patients les plus fragiles ou à risque, et/ou ceux ayant reçu les thérapies les plus lourdes peuvent avoir un calendrier de suivi un peu plus contraignant, avec davantage de visites et d’examens médicaux prévus.
En moyenne, les consultations de suivi et de surveillance sont programmées tous les 3 à 6 mois durant les 2 premières années, puis tous les 6 mois durant 3 ans.
Quand consulter sans attendre sa prochaine visite de suivi ?
Même si votre équipe médicale a planifié des visites de suivi et de surveillance selon un calendrier qui échelonne vos rendez-vous médicaux tous les 3 à 6 mois, il ne faut pas hésiter à consulter entre les dates prévues dès que le besoin s’en fait ressentir.
L’apparition de symptômes laissant penser à une récidive ou à une complication consécutive aux thérapies administrées lors de la lutte contre la maladie doit vous pousser à consulter rapidement, sans attendre votre prochaine visite de suivi.
Parmi ces symptômes, on retrouve notamment les douleurs abdominales, les difficultés ou des douleurs au moment d’aller à la selle, les saignements rectaux, des selles anormales, la présence de sang dans les selles, la fièvre, une grande fatigue ou encore une perte de poids.
Si vous avez bénéficié d’une chirurgie oncologique, toute rougeur, gonflement, saignement, démangeaison ou suintements au niveau de vos cicatrices sont des motifs de consultation entre vos visites de suivi.
Suivi post cancer du côlon : que faire en cas de rechute ?
Au cours d’un suivi post cancer du côlon, il peut arriver que votre équipe médicale diagnostique une rechute de la maladie, qui se traduit par l’apparition de métastases dans l’organisme ou par une reprise locale de l’activité tumorale.
Dans les deux cas, votre équipe médicale vous proposera un nouveau protocole de traitement adapté aux caractéristiques de la récidive, à votre profil, aux traitements que vous avez déjà reçus, ainsi qu’à vos volontés.
Un cancer du côlon récidivant, même à un stade métastatique, peut presque toujours être pris en charge, et il est important de ne pas négliger votre suivi par peur de l’annonce d’une mauvaise nouvelle.
Au contraire, plus une récidive est traitée précocement, plus vous aurez de chances d’obtenir une guérison durable ou définitive.
Selles anormales: un symptôme possible du cancer du côlon
Les selles anormales sont un symptôme fréquent dans le cas de nombreuses pathologies digestives, et elles peuvent également être un signe précoce de cancer du côlon. Observer des changements dans la fréquence, la consistance, ou la couleur des selles peut parfois révéler des anomalies au niveau du côlon ou du rectum.
Quels changements de selles peuvent alerter ?
Différents types de modifications dans l’aspect des selles peuvent potentiellement alerter d’une anomalie, bien que cela ne signifie pas systématiquement un cancer. Voici quelques exemples :
- Présence de sang dans les selles : Des traces de sang, qui peuvent apparaître sous forme de stries rouges ou d’une couleur noire, peuvent être le signe d’une lésion dans le tube digestif. Dans le cas d’un cancer du côlon, ce saignement est souvent interne, donnant une couleur plus foncée ou noire aux selles.
- Changement de consistance : Des selles très molles ou liquides, ou, au contraire, anormalement dures et sèches, peuvent indiquer une perturbation au niveau de l’intestin. Cela peut se traduire par une alternance entre diarrhées et constipations fréquentes.
- Selles étroites ou en ruban : La présence d’une masse dans le côlon peut obstruer partiellement l’intestin, causant des selles étroites, parfois appelées « en ruban ». Cela peut être un signe de rétrécissement du côlon dû à une tumeur.
- Selles de couleur claire ou pâle : Bien que cette coloration puisse aussi être causée par d’autres problèmes digestifs, elle peut être un indicateur de problèmes de santé plus graves.
Quand consulter un médecin ?
Les modifications des selles peuvent être transitoires et dues à des changements d’alimentation, au stress ou à des infections bénignes. Cependant, il est recommandé de consulter un médecin si ces changements persistent plus de deux semaines, surtout si d’autres symptômes tels qu’une douleur abdominale, une perte de poids inexpliquée, ou une fatigue excessive sont présents.
En cas de présence de sang dans les selles, il est particulièrement important de ne pas attendre, car cela peut être un symptôme révélateur d’un problème digestif majeur.
Pourquoi le cancer du côlon affecte-t-il les selles ?
Les selles sont affectées par le cancer du côlon en raison de la localisation même de la tumeur dans l’intestin. Une masse cancéreuse dans le côlon peut perturber le transit normal, en créant des obstacles physiques ou en provoquant des saignements. L’obstruction du passage des selles peut engendrer des douleurs, de la constipation, ou encore des selles plus étroites.
Que faire en cas de selles anormales ?
En cas de selles inhabituelles, la première étape est de noter la fréquence, la couleur, la consistance et tout autre signe distinctif. Ces informations seront utiles pour la consultation médicale.
Le médecin pourra alors prescrire des examens supplémentaires comme une analyse de sang, une coloscopie ou encore des imageries médicales pour diagnostiquer la cause exacte de ces symptômes et confirmer ou écarter un éventuel diagnostic de cancer du côlon.