Cancer du col de l’utérus
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Recevoir un diagnostic de cancer du col de l’utérus est toujours très anxiogène, mais il existe désormais de multiples options de traitements pour le prendre en charge, notamment en cas de formes précoces. Les traitements envisageables sont susceptibles de varier d’une patiente à une autre, en fonction des caractéristiques de chaque cancer et de chaque profil.
Habituellement, on retrouve une association de chirurgie, de chimiothérapie et de radiothérapie, ainsi qu’un panel de soins de support destinés à aider la patiente à mieux vivre l’épreuve de la maladie et les potentiels effets secondaires de ses traitements.
Le cancer du col de l’utérus, c’est quoi ?
Le cancer du col de l’utérus est une tumeur maligne qui se développe dans la partie basse de l’utérus, organe du système reproducteur féminin. Il existe de multiples cancers du col de l’utérus :
La grande majorité d’entre eux (environ 85%) sont des carcinomes épidermoïdes qui se développent au niveau de l’exocol, partie inférieure externe de l’utérus.
Les autres types de cancers du col utérin rencontrés sont essentiellement des adénocarcinomes de l’endocol (environ 15% des cas), qui affectent la partie supérieure interne du col de l’utérus.
On différencie ces deux types de tumeurs, car l’endocol et l’exocol de l’utérus ne sont pas tapissés du même type de muqueuse. Les tumeurs qui s’y développent ne sont donc pas constituées du même type de cellules, et les traitements peuvent différer. Les cancers du col de l’utérus peuvent être catégorisés en fonction de leur nature, de leur stade et de leur grade, autant d’éléments qui vont déterminer la prise en charge la mieux adaptée.
Les traitements envisageables sont étudiés au cas par cas par une équipe médicale pluridisciplinaire, mais, de manière générale, les cancers de grade élevés sont considérés comme à « haut risque » de récidive, et demandent des traitements plus radicaux.
Les cancers de stade avancés, quant à eux, sont plus étendus, pouvant même envahir tout l’organisme (métastases), ce qui peut limiter les options de traitement, et notamment le recours aux thérapies locales (chirurgie et radiothérapie).
La chirurgie dans le traitement du cancer du col de l’utérus
Chirurgie conservatrice du cancer du col de l’utérus in situ
La chirurgie est le traitement de référence des cancers du col de l’utérus in situ. Les tumeurs in situ sont des cancers localisés, situés à un stade précoce de leur évolution, qui n’ont pas encore eu le temps de se propager hors de leur site initial pour envahir les tissus voisins.
En cas de petite tumeur in situ de moins de 2cm, l’intervention chirurgicale de référence est une conisation, qui consiste à ôter entièrement la zone du col de l’utérus atteinte par le carcinome. Le morceau de tissus ainsi prélevé est ensuite analysé en laboratoire afin d’avérer ou d’infirmer son caractère cancéreux, et, le cas échéant, de s’assurer que l’ablation a été complète et de déterminer si des traitements complémentaires sont nécessaires pour réduire les risques de récidive.
La conisation est une chirurgie dite « conservatrice », car elle permet de conserver l’utérus, un critère déterminant chez les femmes préménopausées avec un désir de grossesse.
Toutefois, les risques de récidives étant habituellement plus élevés avec une chirurgie conservatrice, une chirurgie radicale peut aussi être proposée aux femmes atteintes d’un carcinome in situ, notamment lorsqu’elles sont ménopausées ou en l’absence de désir de grossesse.
Chirurgie radicale du cancer du col de l’utérus invasif
La chirurgie radicale est le traitement de référence du cancer du col de l’utérus invasif, c’est-à-dire des tumeurs qui se sont propagées hors des tissus de leur site primitif pour envahir les tissus voisins. L’intervention chirurgicale de référence est alors l’hystérectomie totale, c’est-à-dire l’ablation complète de l’utérus (corps et col).
Si les organes voisins de l’utérus ont été colonisés par les cellules cancéreuses, l’intervention de référence devient une exentération pelvienne, qui consiste à vider l’abdomen de la plupart de ses tissus et organes. En cas de cancer du col de l’utérus métastatique, le traitement chirurgical n’est pas toujours indiqué, car son efficacité est limitée.
Toutefois, une intervention peut être pratiquée pour retirer une tumeur gênante ou douloureuse, afin d’améliorer la qualité de vie de la patiente.
La radiothérapie dans le traitement du cancer du col de l’utérus
La radiothérapie est fréquemment utilisée dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus. Elle consiste à irradier les cellules cancéreuses afin de les détruire ou de les endommager suffisamment pour les empêcher de se multiplier et de continuer à proliférer.
La radiothérapie peut être utilisée pour réduire les risques de récidive après une conisation ou une hystérectomie. Le traitement est alors dit adjuvant. Dans ce cadre, il consiste à irradier le lit chirurgical (site où a été retirée la tumeur) pour éliminer d’éventuelles cellules cancéreuses restantes, à partir desquelles le cancer pourrait former de nouvelles tumeurs.
La radiothérapie peut également intervenir lorsqu’une chirurgie n’est pas envisageable, afin de ralentir la progression de la maladie et d’améliorer la qualité de vie de la patiente, ou avant tout acte chirurgical, pour préparer et faciliter l’intervention. On parle alors de traitement néoadjuvant.
Différentes techniques peuvent être utilisées pour traiter le cancer du col utérin : la radiothérapie externe, qui consiste à irradier la tumeur depuis une source de rayonnements externe, et la curiethérapie, qui consiste à placer un implant radioactif au plus près de la tumeur.
La chimiothérapie dans le traitement du cancer du col de l’utérus
La chimiothérapie est fréquemment associée à la radiothérapie, comme traitement exclusif des cancers du col de l’utérus localisés ou localement avancé. On parle alors de radio-chimiothérapie exclusive. Elle est généralement suivie d’une curiethérapie utéro-vaginale de clôture sans avoir recours à la chirurgie.
Lorsque le cancer du col de l’utérus est diagnostiqué à un stade métastatique, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à tout l’organisme, la chimiothérapie devient le traitement de référence.
Si elle ne permet habituellement pas, dans ce cadre, d’obtenir une guérison complète, elle peut accroître significativement la qualité de vie et contrôler durablement la maladie, parfois durant des années. L’immunothérapie semble également prometteuse dans ces situations et est en cours d’évaluation.
De fait, la chimiothérapie est un traitement systémique, qui agit dans tout l’organisme. Elle repousse ainsi les limites des traitements locaux en éliminant les cellules cancéreuses où qu’elles se trouvent dans le corps.
À l’inverse, les traitements locaux (radiothérapie et chirurgie) ne peuvent traiter qu’une zone localisée de l’organisme. En cas de cancer métastatique, leur efficacité devient très limitée, car les cellules cancéreuses ne sont pas toutes localisables et il est, en outre, impossible d’opérer ou d’irradier les patientes indéfiniment.
Il existe aujourd’hui une large palette d’armes thérapeutiques efficaces pour lutter contre le cancer du col de l’utérus. En outre, c’est une pathologie qui peut être en grande partie prévenue. Le cancer du col de l’utérus est, en effet, presque systématiquement causé par une infection à papillomavirus, un type de virus sexuellement transmissible contre lequel il existe un vaccin.