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Obtenir un second avis pour un cancer de la prostate

décembre 23, 2024

Dr Clementine Besnard

Le cancer de la prostate est l’un des cancers les plus fréquents chez les hommes. Si son dépistage précoce permet d’envisager des traitements efficaces, le choix de la stratégie thérapeutique reste souvent complexe. Face à ces enjeux, de nombreux patients optent pour un second avis médical. Mais qu’est-ce que cela implique, et pourquoi est-ce important ?

Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?

La prostate est une glande, propre aux individus de sexe masculin, située sous la vessie et devant le rectum. Elle joue un rôle clé dans la production du liquide séminal qui est primordial pour la reproduction. Le cancer de la prostate se développe lorsque des cellules anormales de la prostate se multiplient de manière incontrôlée, anarchique, jusqu’à former une tumeur maligne.

Ce cancer est le plus souvent diagnostiqué chez les hommes de plus de 50 ans. Il peut évoluer lentement, mais certains cas sont plus agressifs, nécessitant une prise en charge rapide. Les facteurs de risque incluent l’âge, les antécédents familiaux ainsi que de rares facteurs environnementaux.

 

Quels sont les symptômes du cancer de la prostate ?

Le cancer de la prostate est souvent asymptomatique à ses débuts, ce qui rend son dépistage d’autant plus crucial. Lorsque des symptômes apparaissent, ils peuvent inclure :

  • Difficultés à uriner, avec un débit faible ou interrompu.
  • Envie fréquente d’uriner, particulièrement la nuit (nycturie).
  • Douleurs ou inconfort dans la région pelvienne.
  • Présence de sang dans les urines (hématurie) ou le sperme.
  • Douleurs osseuses, pouvant indiquer une propagation du cancer (métastase).
  • Contexte général de fatigue, amaigrissement inexpliqué, altération de l’état général dans les formes évoluées…

 

Ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer de la prostate et peuvent être liés à d’autres troubles comme l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP). Un avis médical est indispensable pour en identifier la cause et mettre en place le bon traitement.

 

Comment se pose le diagnostic de cancer de la prostate ?

Le diagnostic repose sur plusieurs piliers :

  • Dépistage par dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) : une prise de sang permet de mesurer le taux de PSA, un marqueur biologique qui peut être élevé en cas de cancer. Cependant, un PSA élevé n’indique pas toujours un cancer, et inversement !
  • Examen clinique : un toucher rectal permet au médecin de détecter une éventuelle anomalie dans la consistance ou la taille de la prostate, ou de détecter une masse.
  • Biopsie prostatique : si une anomalie est détectée, une biopsie est réalisée pour analyser un échantillon de tissu prostatique au microscope.
  • Imagerie médicale : IRM prostatique, scintigraphie osseuse, scanner et/ou TEP-scanner pour évaluer l’étendue du cancer.

test psa diagnostic cancer de la prostate

 

Pourquoi envisager un deuxième avis médical suite à un cancer de prostate?

Demander un deuxième avis médical pour le cancer de la prostate est une démarche constructive qui s’inscrit dans le cadre d’une prise en charge optimale. Elle ne remet en aucun cas en question les compétences ou le diagnostic du premier médecin, mais vise à enrichir les perspectives, à avoir un autre angle de vision, à rassembler le maximum d’informations pour une prise de décision éclairée. C’est une pratique tout à fait normale et très courante dans le domaine de la santé, en particulier lors de pathologies cancéreuses en raison de leur complexité et leurs traitements lourds.

Confirmer le diagnostic du cancer de prostate

Le cancer de la prostate est une pathologie complexe, avec des formes variées allant des cancers à faible risque nécessitant une simple surveillance à ceux qui nécessitent un traitement lourd, rapide et ciblé. Un deuxième avis permet de vérifier les résultats de la biopsie, du dosage de PSA ou des imageries médicales pour s’assurer de l’exactitude du diagnostic initial.

Cette validation du diagnostic par un deuxième avis offre au patient une assurance supplémentaire. Cette dernière est primordiale, car elle renforce fortement sa confiance dans les étapes à venir, notamment l’adhésion au traitement.

Explorer toutes les options thérapeutiques 

Un deuxième avis peut mettre en lumière des approches complémentaires ou alternatives, en tenant compte des spécificités du patient (âge, état de santé général, attentes personnelles). Cette discussion élargie aide à adapter la stratégie au mieux des intérêts du patient.

Faciliter une prise de décision éclairée

Face à un diagnostic de cancer, il est naturel de ressentir de l’anxiété ou de l’incertitude. Obtenir un deuxième avis permet d’échanger avec un autre spécialiste et de poser toutes les questions nécessaires. Cela aide le patient à mieux comprendre les avantages et les limites des différentes options possibles, ce qui favorise une prise de décision en toute sérénité.

Approfondir les échanges avec des experts spécialisés

Certains centres ou spécialistes possèdent une expertise pointue dans des traitements innovants ou des approches personnalisées. En demandant un deuxième avis, le patient peut accéder à des connaissances spécifiques ou bénéficier de recommandations actualisées, notamment en matière de participation à des essais cliniques.

Rassurer et renforcer la confiance

Le deuxième avis n’est pas un acte de défiance envers le premier médecin, mais une démarche proactive pour s’assurer que toutes les bases sont couvertes. Souvent, le deuxième avis corrobore le diagnostic et les recommandations initiales, ce qui apporte au patient une validation précieuse et renforce sa confiance dans la prise en charge.

 

Questions fréquemment posées lors d’un deuxième avis sur le cancer de prostate

Lors d’un deuxième avis pour un cancer de la prostate, le patient et sa famille posent souvent les questions suivantes :

  • Quelles sont les alternatives à la chirurgie et/ou à la radiothérapie ?
  • Quels sont les effets secondaires possibles de chaque traitement ?
  • Est-il nécessaire de commencer un traitement immédiatement ?
  • Quels sont les risques d’une surveillance active ?
  • Existe-t-il des essais cliniques pertinents pour mon cas ?

Ces discussions permettent d’approfondir la compréhension de la maladie et de clarifier les incertitudes.

 

Quels sont les spécialistes impliqués dans le 2e avis en cas de cancer de la prostate ?

Plusieurs professionnels de santé interviennent dans le processus de deuxième avis :

  • Chirurgiens-urologues : experts en interventions chirurgicales, ils évaluent la pertinence d’une prostatectomie ou d’autres interventions.
  • Oncologues médicaux : ils proposent des options de traitement systémique comme la chimiothérapie ou l’hormonothérapie.
  • Radiothérapeutes : spécialisés dans l’utilisation des rayons pour traiter le cancer, ils évaluent la pertinence de la radiothérapie pour chaque cas, et peuvent également prescrire des traitements médicamenteux
  • Radiologues et pathologistes : ils réévaluent les examens d’imagerie et les résultats de la biopsie pour confirmer ou affiner le diagnostic.

Cancer de prostate consultation avec un urologue

 

Cette collaboration multidisciplinaire garantit une évaluation complète et personnalisée de la situation du patient.

En conclusion

Le cancer de la prostate, bien que fréquent, peut soulever des questions complexes sur le diagnostic et les traitements. Recourir à un deuxième avis médical est une démarche saine et bénéfique, permettant de valider les choix thérapeutiques et de renforcer la confiance du patient.

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Dr Clementine Besnard

Le Docteur Clémentine Besnard est Oncologue Radiothérapeute au Centre HORG, elle a aussi exercé en tant que Chef de Clinique Assistante en Oncologie Radiothérapie à l’Hôpital Européen Georges Pompidou, prenant en charge une diversité de pathologies, dont les cancers de la peau et les sarcomes, tout en partageant son expertise universitaire en assurant les enseignements et la formation des étudiants en Médecine de l’Université Paris Descartes. Le Dr Besnard s’engage dans les avancées de sa spécialité en étant membre de la SFRO depuis 2017, et membre active du CORP (club des oncologues radiothérapeutes de Paris).