Glioblastome

Glioblastome : généralités, diagnostic et prise en charge

mars 14, 2023

Docteur Pauline CASTELNAU-MARCHAND

Le glioblastome est un type de cancer du cerveau, dont on estime aux alentours de 2500 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France. Il touche plus fréquemment les adultes de 45 à 70 ans avec une moyenne d’âge de 58 ans.

Relativement rare au regard d’autres cancers bien connus, comme celui du poumon, cancer de la prostate ou du sein, c’est cependant la tumeur cérébrale primitive la plus fréquemment rencontrée chez l’adulte.

Bien qu’il s’agisse d’un cancer typiquement agressif et à la localisation délicate, il existe différentes options de traitement pour le prendre en charge.

Glioblastome : généralités

cancer du cerveau Glioblastome

Il est essentiel de distinguer le glioblastome, tumeur primitive du cerveau, des tumeurs du cerveau secondaires appelées métastases et dont le cancer primitif n’est pas d’origine cérébrale. Effectivement, une tumeur secondaire est une tumeur qui se forme à la suite de la dissémination des cellules d’un autre cancer (le cancer primaire, tels qu’un cancer du poumon, un cancer du sein…).

Puisque chaque traitement s’adapte aux caractéristiques propres à chaque tumeur, les tumeurs primaires et secondaires au cerveau n’appellent pas les mêmes prises en charge. Elles ne présentent pas non plus les mêmes pronostics, et ne mobilisent pas nécessairement les mêmes procédures de diagnostic.

Diagnostic du glioblastome

Le diagnostic du glioblastome débute habituellement par des symptômes qui peuvent être assez diverses, d’arrivée brutale ou plus insidieusement tels que :

  • Les maux de tête (céphalées) sont de loin les plus fréquents de ces symptômes. Ils peuvent être intenses, persistants, et ne réagissent pas aux traitements de première intention. A savoir qu’un patient migraineux pourra faire la différence avec une nouvelle douleur atypique.
  • Nausées, vomissements. Ces symptômes sont en lien avec une hypertension intracrânienne.
  • D’autres symptômes variés peuvent également être observés selon le siège de la lésion. Effectivement il est possible d’observer : des déficits moteur (faiblesse d’un membre) ou sensitif (fourmillements, défaut de sensation), troubles de l’équilibre, des perturbations des capacités cognitives (trouble de la mémoire ou de la parole…)
  • De façon plus brutale, une crise d’épilepsie peut être le premier symptôme de la maladie.

Des examens d’imagerie médicale (scanner et surtout IRM cérébrale) sont alors pratiqués pour rechercher la cause de ces symptômes. Si la présence d’une masse est mise en évidence, une biopsie est pratiquée par un neurochirurgien pour confirmer le diagnostic de glioblastome.

La biopsie, qui consiste à prélever un fragment de la tumeur pour l’analyser en laboratoire d’anatomo-pathologie, peut être pratiquée avant ou pendant la chirurgie oncologique destinée à retirer la tumeur.

Les cellules prélevées sont alors analysées en laboratoire, et c’est l’examen de leurs différentes caractéristiques qui permet de déterminer s’il s’agit d’un glioblastome ou d’un autre type de tumeur bénigne ou maligne.

Lorsque la biopsie révèle la présence d’un glioblastome, également connue sous le terme « astrocytome malin de grade 4, ou de haut grade » elle permet également de collecter des informations sur la tumeur (stade, grade, potentielle sensibilité aux traitements…) qui serviront à établir un protocole de traitement personnalisé.

Prise en charge du glioblastome

chirurgie oncologique Glioblastome

La prise en charge du glioblastome débute le plus rapidement possible après son diagnostic et se poursuit pendant et après les traitements mis en œuvre pour éliminer ou ralentir la maladie.

Le traitement repose habituellement sur la mobilisation de trois armes thérapeutiques :

  1. la chirurgie oncologique :

La chirurgie est typiquement le traitement de première intention. Elle doit être la plus complète possible. Elle est parfois réalisée également en premier temps avec analyse anatomo-pathologique directe sans biopsie préalable du fait de l’urgence thérapeutique.

  1. la radiothérapie :

Sauf contre-indication, elle est systématiquement associée à de la chimiothérapie que l’on appelle alors chimio-radiothérapie concomitante. Ce protocole est réalisé soit au décours de la chirurgie si elle a pu être réalisé, et est alors appelé “adjuvant” ; soit d’emblée lorsque la chirurgie n’est pas réalisable et est alors “exclusif”.

  1. la chimiothérapie et traitements systémiques:

Elle débute donc soit d’emblée en association à de la radiothérapie, soit en première intention, appelée chimiothérapie néo-adjuvante. Une imagerie est réalisée régulièrement afin d’évaluer l’efficacité du traitement, et la possibilité d’une éventuelle chirurgie si elle n’a pas pu être réalisée initialement, soit la chimio-radiothérapie.

Au décours de la radiothérapie, la chimiothérapie se poursuit seule.

Selon l’évolution de la maladie, celle-ci peut être associée à d’autres traitements, type anti-angiogéniques en association.

Lire aussi notre article sur les traitements du cancer du cerveau

Traitements et techniques à venir

radiochirurgie Glioblastome

De nombreuses molécules sont en cours d’exploration afin d’augmenter l’arsenal thérapeutique de cette maladie restant encore très agressive et de pronostic sombre à l’heure actuelle.

Dans le domaine de la radiothérapie, des techniques de radiothérapie innovantes telle que la radiothérapie stéréotaxique, appelée également radiochirurgie, offre la possibilité de ré-irradiations très localisées en cas de récidive de la maladie.

De nouvelles molécules et techniques plus ciblées, permettant de passer la barrière hémato-encéphalique, sont en cours d’évaluation, à savoir des nouvelles molécules déjouant cette barrière, la possibilité d’implanter les traitements directement au sein de la tumeur, ou encore l’envoi d’impulsion de courant électrique directement dans la tumeur.

L’essor de toutes ces innovations est un réel défit et permet de donner de l’espoir sur la prise en charge à venir de ce type de cancer.

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Docteur Pauline CASTELNAU-MARCHAND

Le Dr Pauline Castelnau-Marchand a rejoint l’équipe de l’Institut HORG en 2020, afin de poursuivre son activité médicale et de recherche, elle est notamment très impliquée dans la prise en charge des cancers du sein chez les femmes jeunes, des cancers ORL, urologiques ou encore digestifs. Le Docteur Castelnau-Marchand est également engagée dans l’enseignement et la formation médicale, en tant que vice-présidente du Club des Oncologues Radiothérapeutes Parisiens (CORP) depuis 2018.