Cancer pris en charge
Cancer de la vessie
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Le cancer de la vessie est une tumeur des voies urinaires pouvant atteindre n’importe qui, mais affectant plus volontiers les hommes d’environ 70 ans.
Il existe désormais de nombreuses thérapies permettant de le prendre en charge correctement, et le traitement des formes précoces offre un excellent pronostic, avec un taux de survie de plus de 90% à 5 ans.
La pierre angulaire de sa prise en charge réside donc dans la précocité de son diagnostic, étroitement liée à la surveillance de ses tout premiers symptômes.
Le cancer de la vessie – Définition
Le cancer de la vessie est une tumeur maligne qui se développe à partir de certains tissus de la vessie, organe du tractus urinaire. On rencontre différentes tumeurs cancéreuses susceptibles d’affecter la vessie, dont la plus fréquente est le carcinome urothélial, qui représente environ 90% de tous les cancers de la vessie.
Le carcinome urothélial se développe à partir des cellules composant le revêtement interne de la vessie, l’urothélium. Il peut être invasif ou non invasif. Un carcinome urothélial non invasif se limite aux tissus de l’urothélium au moment de son diagnostic, tandis qu’un carcinome urothélial invasif s’étend aux tissus plus profonds de l’appareil urinaire, voire aux tissus musculaires.
Plus rarement, la vessie peut être le siège de tumeurs malignes rares, comme le carcinome épidermoïde, l’adénocarcinome, le cancer de l’ouraque ou le carcinome à petites cellules. Chaque tumeur est susceptible de faire l’objet d’une prise en charge au cas par cas, déterminée au travers d’une concertation pluridisciplinaire entre différents spécialistes de la médecine oncologique.
De fait, la prise en charge d’un cancer de la vessie requiert habituellement l’intervention coordonnée de plusieurs thérapies distinctes, dont la chirurgie oncologique, la radiothérapie et la chimiothérapie.
Dépistage du cancer de la vessie
À l’heure actuelle, il n’existe pas, en France, de campagne de dépistage organisée dédiée au cancer de la vessie.
Pour cause, le dépistage, qui consiste à rechercher les premiers indices d’une maladie chez les personnes d’apparence saine, avant l’apparition des tout premiers symptômes, requiert à la fois l’élaboration de tests performants et la conduite d’études prouvant les bénéfices du dépistage.
Si les bénéfices du dépistage du cancer de la vessie semblent avérés, une prise en charge précoce de la maladie offrant habituellement un meilleur pronostic, il n’existe pas encore de test permettant de révéler la présence d’une tumeur avant l’apparition des symptômes.
Pour diagnostiquer au plus tôt un cancer de la vessie et bénéficier du meilleur pronostic possible, il est donc crucial de surveiller l’apparition des premiers symptômes de la maladie et de consulter rapidement un médecin en cas d’apparition de ces derniers.
Symptômes du cancer de la vessie
La présence de sang dans les urines (hématurie) est le symptôme le plus fréquemment observé en cas de cancer de la vessie. Il concerne environ 90% des tumeurs cancéreuses de la vessie. Très vascularisées, les tumeurs malignes de l’urothélium ont, en effet, volontiers tendance à saigner spontanément ou au moindre traumatisme.
Détecter une hématurie n’est toutefois pas aussi facile qu’on pourrait le penser : certains saignements sont microscopiques, c’est-à-dire que la présence de sang n’est pas visible à l’œil. Or, la quantité de sang présent dans les urines n’est pas corrélée à la gravité du cancer. Aussi, en cas d’hématie les urines peuvent être d’apparence normale, ou aborder une teinte allant du rosé au rouge vif, en passant par le brun. Le saignement peut survenir au début de la miction, à la fin, ou tout du long.
Enfin, la présence de sang dans les urines peut être unique, constante ou intermittente. Il est essentiel de consulter même en cas d’hématurie unique, qui disparait spontanément, car cela peut tout simplement signifier que la tumeur cancéreuse a temporairement cicatrisé.
Habituellement, l’hématurie provoquée par un cancer de la vessie ne s’accompagne pas de fièvre, et rarement d’autres symptômes. Dans de rares cas, les autres symptômes pouvant orienter vers un cancer de la vessie sont un besoin d’uriner urgent et/ou anormalement fréquent, des douleurs, brûlures et/ou difficultés à la miction, ainsi que des douleurs et/ou sensations pesantes dans la région pelvienne et le dos.
Diagnostic du cancer de la vessie
Le diagnostic du cancer de la vessie comprend différents examens visant à rechercher des lésions cancéreuses et à établir leurs caractéristiques avec précision. La précision du diagnostic est un aspect essentiel de l’élaboration d’un protocole de traitement adapté à chaque cancer et à chaque patient.
Le diagnostic débute typiquement par une consultation avec un médecin (examen clinique), qui recherchera des symptômes de la maladie et recueillera des informations permettant de jauger le niveau de risque du patient, à savoir ses probabilités de souffrir d’une pathologie cancéreuse.
L’examen clinique peut comprendre une palpation de la zone pelvienne et de l’abdomen afin de rechercher une masse anormale, incluant un toucher rectal, et vaginal pour les femmes. En fonction des conclusions de l’examen clinique, différents examens d’imagerie médicale peuvent être pratiqués pour chercher à visualiser la tumeur et étudier l’étendue des lésions. L’échographie est typiquement l’examen d’imagerie de référence.
Une cystoscopie, examen qui consiste à explorer la vessie et les voies urinaires à l’aide d’une fine caméra (cystoscope) introduite par l’urètre, fait partie intégrante du diagnostic. La cystoscopie est souvent associée à une résection transurétrale, à savoir l’ablation d’un morceau de la tumeur ou de la tumeur entière via l’urètre.
Les tissus prélevés lors de la résection transurétrale sont ensuite analysés au microscope en laboratoire (examen anatomopathologique), afin de déterminer leur nature cancéreuse et d’évaluer avec précision le type de cancer en cause.
Au besoin, des examens d’imagerie médicale complémentaires (IMR, scanner, etc.) peuvent permettre de rechercher des métastases ou des atteintes ganglionnaires. Le cancer de la vessie n’est pas des plus fréquents, mais il mérite d’être soupçonné en cas d’hématurie, notamment chez les hommes âgés, les plus affectés par cette maladie.
Avec un taux de survie à 5 ans d’environ 75% tous stades confondus, il s’agit d’un cancer de bon pronostic, qui peut être pris en charge avec succès dans la plupart des cas.