Cancer pris en charge
Glioblastome
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Généralités et définition
Le glioblastome, cancer du cerveau, est nettement plus rare que les cancers du reste du corps puisque l’on ne diagnostique qu’environ 2500 nouveaux cas chaque année en France; soit environ 1,4% de tous les cancers. Il touche plus fréquemment les adultes de 45 à 70 ans avec une moyenne d’âge de 58 ans.
C’est une tumeur primitive du cerveau, à différencier des autres tumeurs dites secondaires qui sont en fait des métastases d’autres cancers, suite à la dissémination des cellules à distance du site primitif ( le cancer primaire, tels qu’un cancer du poumon, un cancer du sein…).
Le glioblastome fait partie de la famille des tumeurs appelées astrocytomes, gliomes, se développant à partir des cellules gliales ou astrocytes, cellules du cerveau. Ce sont des cellules qui jouent le rôle de soutien et de protection des neurones. On classe les astrocytomes selon 4 grades d’agressivité; de la plus faible qui est bénigne à la plus agressive, maligne.
Le glioblastome est un astrocytome ou gliome de stade 4. C’est donc une forme agressive, se développant souvent rapidement localement dans le cerveau. Elle peut être unique ou plurifocale, c’est-à-dire à plusieurs sites du cerveau.
Lire aussi notre article sur les traitements du cancer du cerveau
Prévention, symptômes et Diagnostic
Malheureusement, dans la grande majorité des cas, aucun facteur de risque n’est retrouvé, ce qui rend son dépistage et sa prévention quasi impossible. Les seuls facteurs de risque reconnus étant une irradiation ancienne ou une immunodépression, ils sont en réalité que rarement retrouvés chez les patients diagnostiqués.
Les signes cliniques provoqués par un glioblastome peuvent varier d’une personne à l’autre et ne sont pas nécessairement représentatifs de la maladie. Aussi, il convient de consulter rapidement son médecin en cas d’apparition de symptômes inhabituels pour en connaître l’origine.
Le diagnostic du glioblastome débute habituellement par des symptômes qui peuvent être assez diverses, d’arrivée brutale ou plus insidieusement tels que :
Les maux de tête (céphalées) : non systématiques. Ils peuvent être intenses, persistants, et ne réagissent pas aux traitements de première intention. À savoir qu’un patient migraineux pourra faire la différence avec une nouvelle douleur atypique.
Nausées, vomissements (en lien avec une hypertension intracrânienne).
Autres symptômes selon le siège de la lésion :
- déficits moteur (faiblesse d’un membre)
- déficit sensitif (fourmillements, défaut de sensation),
- troubles de l’équilibre,
- perturbations des capacités cognitives (trouble de la mémoire ou de la parole…).
De façon plus brutale, une crise d’épilepsie peut être le premier symptôme de la maladie.
Le diagnostic d’un cancer du cerveau débute habituellement par un examen clinique suivi d’examens d’imagerie médicale et d’une biopsie.
Durant l’examen clinique, le médecin interroge le patient sur ses symptômes, ainsi que sur ses antécédents médicaux et familiaux.
Il procède ensuite habituellement à un examen des fonctions intellectuelles afin de détecter tout désordre neurologique dans le contrôle du langage, de la vision, de l’audition, de la mobilité, des réflexes ou encore de l’équilibre.
Une imagerie médicale va compléter l’orientation diagnostic et éliminer d’autres étiologies, à type accident vasculaire cérébral (AVC) par exemple :
- Le scanner cérébral : facile, et accessible dans tous les centres, cette imagerie est réalisée souvent en première intention dans l’urgence, recherchant la présence d’une
- L’I.R.M cérébrale : permettant une exploration plus fine et plus sensible des tissus mous, reste l’examen de référence pour affiner l’étude de la lésion.
Enfin, une fois la tumeur cérébrale localisée à l’imagerie, une biopsie est réalisée pour en prélever des cellules et les examiner en laboratoire. Le résultat de la biopsie est fondamental pour confirmer ou infirmer la présence de cellules tumorales, grâce à une analyse histologique, également appelée anatomo-pathologique.
Les résultats de cet examen sont donc essentiel puisqu’elle permet également de collecter des informations sur la tumeur (stade, grade, potentielle sensibilité aux traitements…) qui serviront à établir un protocole de traitement personnalisé.
Il est donc important de consulter dès apparition de symptômes neurologiques inexpliqués ou brutaux. Cependant, il convient de ne pas paniquer outre mesure en cas de maux de tête inexpliqués : les tumeurs cérébrales restent des pathologies rares.
Traitements du glioblastome
Bien qu’il s’agisse d’un cancer typiquement agressif et à la localisation délicate, il existe différentes options de traitement pour le prendre en charge.
Les progrès constants de la médecine oncologique offrent, en outre, l’espoir de voir de nouvelles thérapies entrer très bientôt dans la lutte contre le glioblastome.
La stratégie thérapeutique actuelle repose sur 3 armes thérapeutiques :
La chirurgie
La chirurgie oncologique est le traitement de première intention. Elle doit être la plus complète possible. Elle est parfois réalisée également en premier temps, dans l’urgence, en cas d’hypertension intracrânienne et de nécessité d’intervenir rapidement ; une biopsie est réalisée en urgence permettant d’avoir un diagnostic le plus précoce possible.
L’objectif étant de stopper ou de ralentir sa propagation dans le cerveau. En effet, les cellules tumorales se développent typiquement en formant une masse de cellules cancéreuses d’abord localisée, qui s’infiltrent peu à peu aux tissus alentour, puis se disséminent dans tout l’organisme.
Toutefois, pour obtenir une guérison pérenne, l’ablation doit être complète, c’est-à-dire avoir permis d’ôter toutes les cellules cancéreuses de l’organisme.
Dans le cadre de la prise en charge d’un glioblastome, l’intervention chirurgicale s’avère particulièrement délicate tant du fait de la nature de la zone opérée que des caractéristiques de ce type de tumeur car le glioblastome est une tumeur très agressive, qui s’infiltre rapidement aux tissus qui l’entourent. Au moment du diagnostic, il est souvent déjà infiltrant et ne peut pas être ôté entièrement. Il faut aussi tenir compte de la nature des tissus cérébraux, particulièrement fragiles et cicatrisant difficilement, ce qui limite l’agressivité du traitement chirurgical envisageable.
De fait, il n’est pas possible d’ôter une large marge de tissus sains autour de la tumeur : au contraire, il convient d’éviter le plus possible d’abîmer les tissus cérébraux, sous peine de provoquer des séquelles très invalidantes et irréversibles.
Des traitements adjuvants, comme la radiothérapie et la chimiothérapie, viennent alors compléter la chirurgie pour ralentir la survenue des récidives.
La radiothérapie et la radio-chimiothérapie
La radiothérapie est un traitement local, qui consiste à irradier les cellules cancéreuses à l’aide de rayons ionisants à haute densité.
Invisibles et indolores, ces rayons traversent les différents tissus de l’organisme pour atteindre la tumeur et altérer l’ADN des cellules cancéreuses qui la composent, afin de les empêcher de se multiplier et de se réparer.
Sauf contre-indication, elle est systématiquement associée à de la chimiothérapie, protocole que l’on appelle alors chimio-radiothérapie concomitante. Il est réalisé soit au décours de la chirurgie si elle a pu être réalisée, et est alors appelé « adjuvant » ; soit d’emblée lorsque la chirurgie n’est pas réalisable et est alors « exclusif ».
La chimiothérapie
La chimiothérapie du glioblastome est un traitement médicamenteux systémique, c’est-à-dire passant dans tout le corps, couramment administré en association avec la radiothérapie. Ces deux traitements agissent en effet en synergie, renforçant mutuellement leurs effets.
La chimio-radiothérapie est le traitement de première intention des patients non opérables, soit du fait de la nature de la tumeur (stade d’évolution, taille, emplacement…), soit du fait du profil du patient (âge, comorbidités…). La molécule de chimiothérapie donnée en association à la radiothérapie est le Témozolomide (Témodal®), c’est un traitement donné per os, c’est-à-dire par voie orale, ne nécessitant pas de perfusion ni d’hospitalisation.
Le protocole de traitement le mieux adapté à un patient souffrant de glioblastome est toujours élaboré au cas par cas, par une équipe médicale pluridisciplinaire. Il tient compte des caractéristiques propres à chaque cancer, du profil de chaque patient et, bien sûr de ses volontés.
Ainsi, bien que le glioblastome soit une tumeur au pronostic réservé, il n’est pas pertinent de généraliser, car chaque situation est toujours unique.
Au décours de la radiothérapie, la chimiothérapie se poursuit seule. Bien qu’il soit possible d’administrer plusieurs cycles de traitement à un patient au fil des rechutes de sa maladie, la réponse des glioblastomes à la chimiothérapie est toutefois parfois décevante, et tend à diminuer avec le temps. Cependant, celle-ci peut être associée à d’autres traitements, type anti-angiogéniques ou thérapies ciblées, dont de nouveaux protocoles sont actuelle.
Glioblastome: espérance de vie, recherches & innovations thérapeutiques
De nombreuses molécules et techniques sont en cours d’exploration afin d’augmenter l’arsenal thérapeutique et l’efficacité des traitements de cette maladie agressive.
Dans le domaine de la radiothérapie, des techniques de radiothérapie innovantes telles que la radiothérapie stéréotaxique, appelée également radiochirurgie, offrent la possibilité de réirradiations très localisées en cas de récidive de la maladie.
De nouvelles molécules et techniques plus ciblées, permettant de passer la barrière hématoencéphalique, sont en cours d’évaluation, à savoir de nouvelles molécules déjouant cette barrière, la possibilité d’implanter les traitements directement au sein de la tumeur, ou encore l’envoi d’impulsion de courant électrique directement dans la tumeur.
Effectivement, dans le cerveau, la présence de la barrière hématoencéphalique réduit l’assimilation des agents thérapeutiques, rendant difficile l’administration des traitements. L’essai SonoFIRST est un essai clinique européen, dont l’objectif de cet essai clinique est donc d’ouvrir cette barrière afin d’améliorer l’assimilation des agents thérapeutiques. Son fonctionnement repose sur l’implantation du sonocloud-9, un émetteur à ultrasons activés associés à des microbulles de façon à faire pénétrer les molécules thérapeutiques au sein du cerveau. Elle concerne les patients nouvellement diagnostiqués dont l’opérabilité est possible (chirurgie partielle ou complète de la tumeur). Cette implantation permet d’augmenter par 5 l’absorption des thérapies dans le cerveau. Essai actuellement en cours en France, qui s’étale sur trois ans, période pendant laquelle au moins 60 patients seront inclus à travers l’Europe. Le projet SonoFIRST est piloté par le Professeur Alexandre Carpentier du service de neurochirurgie de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
De même, un autre dispositif médical est désormais accessible en France dans le cadre de glioblastome nouvellement diagnostiqués; il s’agit Novocure (Optune®), dispositif médical générant des champs électriques perturbant la division des cellules cancéreuses dans la région tumorale. Portatif, il permet de délivrer en continu le traitement lors des activités de la vie quotidienne. Il est indiqué en association à la chimiothérapie par Témozolomide, après la chirurgie et la chimio-radiothérapie des patients atteints de glioblastome nouvellement diagnostiqués.