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Cancer de la prostate récidivant : les avantages du CyberKnife®

Le cancer de la prostate récidivant est longtemps resté dans une impasse thérapeutique, laissant les patients démunis, avec peu d’options de traitement.

Aujourd’hui, les progrès de la radiothérapie stéréotaxique, et notamment l’avènement du CyberKnife©, laissent entrevoir de nouvelles alternatives pour prendre en charge ces tumeurs récidivantes, avec des résultats très encourageants.

Technique de radiothérapie de pointe, le CyberKnife© permet en effet d’administrer un traitement local très efficace contre les cellules cancéreuses et présentant fort peu d’effets secondaires au regard de la radiothérapie classique.

Le CyberKnife©, qu’est-ce que c’est ?

Le CyberKnife© est un système de radiothérapie à la pointe de la technologie. Il permet d’administrer des rayons ionisants avec une précision accrue, incomparable avec celle de la radiothérapie traditionnelle.

Pour comprendre l’intérêt du CyberKnife©, il faut avoir connaissance des limites de la radiothérapie traditionnelle:

  1. La radiothérapie, quelle que soit la technique utilisée, consiste à irradier les cellules cancéreuses à l’aide de rayons ionisants à haute densité.
  2. Ces rayons ionisants sont dirigés vers la tumeur.
  3. Lorsqu’ils rencontrent les cellules cancéreuses, ils leur arrachent des molécules afin de les détruire ou de les altérer pour les empêcher de se multiplier et de se réparer.

Les limites de la radiothérapie sont propres à la nature de ces rayons ionisants qui ne ciblent pas uniquement les cellules cancéreuses, mais détruisent toutes les cellules qu’ils croient sur leur route, y compris les cellules parfaitement saines de l’organisme.

La destruction des cellules saines est à l’origine d’effets secondaires parfois importants, et les tissus irradiés sont parfois tant altérés que des séquelles irréversibles peuvent apparaître.

Aussi, pour ne pas provoquer plus de dommages que de bénéfices, il est impossible d’irradier une zone de l’organisme au-delà d’un certain seuil de toxicité, incompressible dans le temps. Cela signifie que lorsqu’un traitement de radiothérapie a été administré pour traiter une tumeur de la prostate, il était impossible d’en administrer un second en cas de récidive locale du cancer, même des années après.

Avec sa haute précision, le CyberKnife© vient repousser ces limites.  Entièrement robotisé, il offre un ciblage de l’ordre de l’inframillimètre qui permet de diriger les rayons ionisants vers le centre de la tumeur cancéreuse en épargnant les tissus sains.

Il convient toutefois de noter que le CyberKnife© n’est indiqué que dans la prise en charge des tumeurs de la prostate de petite taille, et ne convient pas aux atteintes plus larges. À lui seul, le CyberKnife© peut détruire complètement une toute petite tumeur. Du fait de sa grande précision et de son efficacité redoutable, on qualifie son utilisation de radiochirurgie.

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Principe et modalités du CyberKnife©

Le principe du CyberKnife© est de cibler parfaitement la tumeur cancéreuse à traiter afin d’épargner au maximum les tissus sains qui l’entourent.

Pour ce faire, le patient est allongé sur une plate-forme. Des moyens de contention peuvent être mis en place pour l’aider à rester parfaitement immobile, un critère essentiel de la réussite du traitement. Les faisceaux de rayons ionisants sont diffusés à partir d’un bras robotisé mobile qui tourne autour du patient et s’adapte à sa position tout au long du traitement.

La mobilité du CyberKnife© est primordiale dans sa précision. Elle lui permet notamment de s’adapter en temps réel aux mouvements de la prostate, un organe particulièrement mobile et impossible à contrôler grâce à l’implantation de grains d’or avant le début du traitement.

Bien qu’on qualifie parfois le CyberKnife© de radiochirurgie, les séances de radiothérapie ne sont pas comparables à une intervention chirurgicale autrement qu’en termes d’efficacité. De fait, la radiothérapie ne nécessite aucune anesthésie, n’est pas douloureuse et n’est pas abrasive. Le patient peut rentrer chez lui immédiatement après son traitement.

Les séances durent habituellement une trentaine de minutes, et un traitement au CyberKnife© ne requiert généralement pas plus de 6 séances.

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L’intérêt du CyberKnife© pour traiter le cancer de la prostate récidivant

Les intérêts de CyberKnife© dans la prise en charge du cancer de la prostate récidivant sont multiples. Comme évoqué précédemment, sa grande précision permet d’épargner les tissus sains, ce qui offre à certains patients la possibilité de bénéficier d’un second traitement de radiothérapie, chose impossible avec la radiothérapie traditionnelle.

Autre atout de taille, le CyberKnife© peut être administré à tous les patients, y compris à ceux souffrant de comorbidité, parfois exclus des protocoles chirurgicaux et, de fait, dans l’impasse thérapeutique.

Le cancer de la prostate récidivant concernant essentiellement des patients âgés, l’avènement de nouvelles thérapies non abrasives et ne requérant pas d’anesthésie est un progrès considérable. Le CyberKnife© est un parfait exemple de ce vers quoi avance la médecine oncologique ces dernières décennies : des traitements toujours plus précis, offrant une efficacité accrue et des effets secondaires moins lourds.

Outre sa grande efficacité contre les cellules cancéreuses, ce type de traitements très ciblés ouvrent la voie à une meilleure prise en charge des patients dans l’impasse thérapeutique. Cela est notamment le cas des personnes trop fragiles pour supporter des traitements lourds, mais aussi des patients souffrant de cancers récidivants qui ne peuvent souvent pas subir de seconde chirurgie ni radiothérapie traditionnelle, et ne répondent plus aux traitements systémiques.

Quels sont les effets secondaires du traitement par Cyberknife ?

Habituellement, les traitements de radiothérapie avec le système Cyberknife sont bien tolérés, avec des effets secondaires réduits par rapport aux protocoles de radiothérapie conventionnelle.

Toutefois, le risque n’est pas nul. Les effets secondaires indésirables d’un traitement de radiothérapie se limitent à la zone du corps ciblée par l’irradiation, et s’estompent généralement dans les deux semaines qui suivent les rayons.

À l’instar de la radiothérapie conventionnelle, il est possible que certains signes cliniques se manifestent comme des rougeurs sur la peau dans la zone irradiée, comparable à des coups de soleil, bien calmées par l’utilisation de crèmes hydratantes et qui se résorbent naturellement après la fin du traitement.

En fonction du site irradié, d’autres symptômes peuvent apparaître comme une fatigue qui persiste durant quelques jours, une réduction de l’appétit ou des troubles du transit. Mais la radiothérapie avec le système Cyberknife permet de réduire considérablement ces effets secondaires, et la vie quotidienne des patients en cours de traitement du cancer n’est presque pas impactée.

Quel est l’efficacité du CyberKnife comparée à la radiothérapie classique ?

Le système Cyberknife présente de nombreux avantages par rapport à la radiothérapie conventionnelle. Tout d’abord, le système est muni d’un bras robotique où se trouve la tête de radiothérapie (accélérateur linéaire). L’appareil est donc parfaitement mobile et capable de délivrer les rayons à la tumeur selon plusieurs directions.

Il s’agit d’un système extrêmement flexible qui permet d’administrer de fortes doses de rayons selon une extrême précision, peu importe la localisation de la tumeur dans le corps.

Les tumeurs mobiles sont aussi traitées avec une précision accrue sans que le patient n’ait à bouger, puisque le guidage par imagerie en temps réel du système Cyberknife ajuste en continu le volume à irradier en prenant en compte les micro-mouvements et la respiration du patient.

Selon le type de tumeur, le nombre de séances de traitement est inférieur aux protocoles de radiothérapie conventionnelle. Avec le Cyberknife, une à 10 séances de traitement suffisent, contre plusieurs semaines de traitement pour la radiothérapie conventionnelle, ce qui réduit considérablement les allers-retours au centre de radiothérapie.

Par ailleurs, aucun blocage corporel ou de la tête n’est nécessaire durant la séance : le patient est plus libre et peut respirer normalement. De part son extrême précision, les risques d’effets secondaires précoces et tardifs sont réduits.

De manière générale : le système Cyberknife améliore la qualité de vie et le bien-être des patients durant leur traitement du cancer de la prostate.

Questions et réponses sur le CyberKnife© et les traitements du cancer de la prostate récidivant

 

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Comment aider le corps à récupérer après une radiothérapie ?

La radiothérapie peut fatiguer le corps et entraîner de possibles effets secondaires. Pour l’aider à récupérer, il est conseillé de :

  • bien se reposer, en dormant suffisamment la nuit ;
  • être plus actif dans la journée avec une petite activité physique régulière douce (comme la marche) ;
  • bien manger avec des ingrédients nutritifs sains et des plats équilibrés ;
  • signaler l’apparition des effets secondaires à vos médecins dès leur apparition ;
  • prendre soin de sa peau avec un nettoyage doux, une protection aux frottements et pressions, et en avisant votre équipe de soin avant d’utiliser un produit particulier dans les premiers temps ;
  • conserver un lien social avec votre entourage personnel.
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Le Cyberknife peut-il se substituer à une chirurgie de la prostate ?

Le traitement de radiothérapie stéréotaxique par Cyberknife peut, pour certains patients, constituer une alternative non invasive à une chirurgie de la prostate en cas de tumeur inaccessible ou inopérable, ou si le patient ne souhaite pas d’intervention chirurgicale. Il peut aussi compléter un geste opératoire face à une tumeur prostatique qui n’a pas pu être retirée dans sa totalité.

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Quelles sont les stratégies thérapeutiques possibles après une récidive d’un cancer de la prostate ?

Face à une rechute du cancer de la prostate, il peut être plus délicat d’élaborer une stratégie thérapeutique. Certaines options sont limitées, voire inenvisageables (comme la chirurgie ou la radiothérapie externe conventionnelle).

Heureusement, il existe désormais de nombreuses options efficaces pour traiter les récidives du cancer de la prostate en fonction du profil du patient, de la localisation de la récidive, du type de cancer, de son étendue et des traitements déjà administrés pour la tumeur initiale. La radiothérapie stéréotaxique par Cyberknife est une option thérapeutique innovante et très intéressante pour traiter les patients qui ne peuvent bénéficier d’une seconde radiothérapie conventionnelle et qui ne sont pas éligibles à une intervention chirurgicale.

L’hormonothérapie, la surveillance rapprochée, la chimiothérapie, la curiethérapie, les thérapies ciblées, les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) et le traitement local des métastases peuvent aussi faire partie de l’arsenal thérapeutique face à une récidive du cancer de la prostate.

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Quels sont les examens en post-cancer de la prostate ?

À la fin de tous les traitements du cancer de la prostate, l’équipe de soins met en place un suivi post-cancer régulier en alternance. Cette surveillance a notamment pour but de repérer les éventuels effets secondaires des traitements réalisés, d’accompagner le patient dans la vie après cancer, et de diagnostiquer les éventuelles récidives du cancer de manière précoce.

Généralement, le suivi implique une consultation avec chacun de vos spécialistes (oncologues, chirurgien urologue, radiothérapeute…) en alternance tous les 4 à 6 mois pendant les 5 premières années. Au cours de ces visites, un examen clinique et un interrogatoire sont conduits.

  1. Un toucher rectal est réalisé chaque année.
  2. Un bilan sanguin avec dosage du PSA 2 à 3 mois après la fin des traitements sera prescrit, puis tous les 6 mois pendant 3 ans, et enfin tous les ans.
  3. Dans certains cas, une biopsie prostatique peut être demandée par l’un de vos médecins, mais cet examen n’est pas demandé de manière systématique.
  4. Enfin, certains examens d’imagerie médicale peuvent être envisagés, comme une échographie prostatique, une échographie rénale, un scanner TAP, une densitométrie osseuse ou une IRM.
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Published by
Docteur Ilan Darmon