deuxième avis cancer du sein

Obtenir un deuxième avis pour un cancer du sein

janvier 27, 2025

Docteur Marc Bollet

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes à travers le monde. Chaque année, des millions de femmes reçoivent ce diagnostic, souvent accompagné d’un mélange d’inquiétudes et de questions. Pourtant, grâce aux avancées médicales, les options de prévention, de dépistage, de traitement et de surveillance n’ont jamais été aussi nombreuses et personnalisées.

Face à un diagnostic de cancer du sein, de nombreuses décisions doivent être prises. La demande d’un deuxième avis médical reste donc une démarche judicieuse et rassurante.

Pourquoi envisager un double avis médical en cas de cancer du sein ?

Sans remettre en cause les compétences du premier médecin, cette pratique permet d’explorer des perspectives complémentaires, de mieux comprendre les options disponibles et peut traduire la volonté de la patiente d’être plus impliquée dans son parcours de soins.

La découverte d’un cancer du sein soulève de multiples questions pour lesquelles un double avis pourrait être nécessaire comme par exemple :

  • Faut-il enlever le sein ou peut-on le conserver ?
  • Une reconstruction mammaire est-elle possible ? Quelles méthodes ? Combien d’opérations cela demande-t-il ? Quels inconvénients ?
  • Faut-il recevoir une chimiothérapie ?
  • Combien de temps doit durer l’hormonothérapie et quelles doivent en être les modalités ?
  • Faut-il retirer l’autre sein ?

Cancer du sein : en quoi consiste un deuxième avis ?

Un deuxième avis médical consiste à consulter un autre spécialiste du cancer du sein après avoir reçu un premier diagnostic et un plan de traitement. Cette démarche n’a pas pour but de remettre en question les compétences du premier médecin, mais d’obtenir une perspective différente, complémentaire, ou de nouveaux éléments.

Le deuxième avis peut être sollicité à tout moment de la prise en charge — avant, pendant ou après le traitement — et peut se faire en cabinet ou via une téléconsultation.

Pourquoi demander un deuxième avis médical lors d’un cancer du sein ?

Plusieurs raisons peuvent motiver la demande d’un deuxième avis médical :

La vérification de la pertinence du diagnostic

Le cancer du sein présente diverses formes selon le type de cellules cancéreuses, le stade de la maladie et les caractéristiques biologiques de la tumeur. Un deuxième avis permet de confirmer l’exactitude du diagnostic en se basant sur les résultats des examens complémentaires tels que la biopsie, l’imagerie ou les tests génétiques.

La comparaison des options de traitement

Les stratégies thérapeutiques varient en fonction de multiples facteurs, notamment le type et le stade de la tumeur, l’âge et l’état de santé de la patiente, ainsi que ses préférences personnelles. Un deuxième avis offre une vision comparative des avantages et inconvénients de chaque option, y compris les alternatives ou innovations thérapeutiques disponibles.

Un œil nouveau peut participer à l’amélioration du plan de traitement initial, notamment en prenant plus en considération le confort de la patiente et ses choix.

Le renforcement de la confiance et de la participation à la décision

Face à des choix thérapeutiques complexes pouvant impacter l’image corporelle, la sexualité ou la qualité de vie, un deuxième avis peut renforcer la confiance dans le plan de traitement proposé ou permettre de le modifier si nécessaire. Il favorise également la pleine participation de la patiente à la décision médicale partagée, en l’informant davantage sur sa maladie et son traitement.

En effet, le fait d’avoir des avis concordants de plusieurs spécialistes a un impact positif considérable sur l’adhésion de la patiente au traitement, et donc de meilleures chances de succès thérapeutique.

Comment demander un deuxième avis médical ?

2eme avis médical cancer du sein

La demande d’un deuxième avis médical est un droit reconnu, ne nécessitant pas l’accord du premier médecin, bien que celui-ci puisse être informé si la patiente le souhaite. Il suffit de prendre rendez-vous avec un autre spécialiste du cancer du sein, en fournissant un dossier médical complet comprenant les comptes rendus opératoires, les résultats d’examens et les ordonnances.

Il est recommandé de solliciter ce deuxième avis rapidement après le diagnostic pour ne pas retarder le début du traitement. Choisir un médecin exerçant dans un autre établissement de santé peut aider à éviter les biais.

Si un déplacement n’est pas possible, un deuxième avis peut être donné à distance.

Comment gérer les divergences d’opinions entre spécialistes ?

Il est possible que les avis des deux spécialistes diffèrent. Dans ce cas, il est conseillé de :

  • Comparer les arguments et les bénéfices attendus de chaque proposition.
  • Demander des précisions aux médecins en cas de doute.
  • Prendre en compte ses attentes et préférences personnelles.
  • Solliciter l’aide d’un proche, d’une association ou d’un psychologue si nécessaire.

Il est crucial de ne pas retarder le début des traitements si cela peut nuire à la santé. Cependant, les divergences sont rares, et le deuxième avis confirme souvent le premier.

Demander un deuxième avis médical pour un cancer du sein peut être une démarche bénéfique pour valider la pertinence du diagnostic, comparer les options de traitement, renforcer la confiance envers l’équipe soignante et favoriser une participation active à la décision thérapeutique.

Il s’agit d’un droit que chaque patiente peut exercer librement, sans jugement, sans crainte de remettre en cause les compétences du premier médecin.

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Docteur Marc Bollet

Dr Marc Bollet, oncologue radiothérapeute, spécialiste en radiothérapie stéréotaxique et des traitements innovants du cancer à Hartmann, Paris, France. Le Dr Marc Bollet est, depuis mai 2011, cancérologue radiothérapeute sur le site de l’institut hospitalier franco-britannique, au sein de l’institut de cancérologie Hartmann. Son intérêt pour la science s’est manifesté dès le début de ses études médicales (1989-1995), s’est confirmé lors de son internat (1995-2001) et a motivé l’obtention de trois maîtrises biologiques et médicales à Nancy, suivies du Diplôme Inter-Universitaire du Certificat d’Etudes Statistiques Appliquées à la Médecine (CESAM). Une bourse d’état a financé une Année Recherche consacrée au Diplôme d’Etudes Approfondies (actuel Master2) dans le domaine du rayonnement et imagerie en médecine à l’université de Toulouse (1998). Elle a aussi participé à la réalisation de travaux de recherche sur l’amélioration de la reproductibilité de la radiothérapie des cancers pelviens, comme le cancer de la prostate.