La radiothérapie du cancer de la prostate peut provoquer des troubles de la miction précoces ou tardifs, de gravité variable. Des effets secondaires qui se font de plus en plus rares avec l’amélioration constante des protocoles de traitements et des techniques d’irradiation.
Les progrès de la médecine oncologique s’accompagnant également d’une amélioration significative de l’espérance de vie des patients et qualité de vie après cancer un cancer de la prostate devient un axe majeur de leur prise en charge.
Radiothérapie de la prostate et troubles de la miction
La radiothérapie est un traitement anticancéreux consistant à irradier la tumeur cancéreuse à l’aide de rayons ionisants qui vont altérer l’ADN des cellules cancéreuses afin de la détruire ou de ralentir son évolution.
Bien que ce soit de plus en plus rare avec l’amélioration de la précision de ces traitements, il arrive couramment que les tissus sains avoisinant la tumeur cancéreuse reçoivent également des doses d’irradiation.
L’irradiation de ces tissus sains peut engendrer une altération plus ou moins sévère et plus ou moins durable des organes proches de la prostate. Ce mécanisme est à l’origine des effets secondaires de la radiothérapie, et notamment des troubles de la miction.
Le type et la sévérité des symptômes observés varient en fonction de multiples paramètres, et notamment de la nature de tissus irradiés.
La vitesse de renouvellement de ces tissus, le volume de tissus irradié, la sensibilité de ces tissus aux irradiations, les doses de rayonnement administrées, type de fractionnement du traitement, les thérapies associées (chimiothérapie, chirurgie, etc.) sont autant de facteurs pouvant entrer enjeu.
Enfin, certains facteurs sont également relatifs au profil du patient, et notamment à son état de santé général, à d’éventuelles prédispositions génétiques (hypersensibilité aux radiations) ou encore à son hygiène de vie (tabagisme).
En cas d’irradiation de la prostate, organe du système reproducteur et urinaire masculin situé dans la cavité pelvienne, les organes sains couramment affectés par le traitement sont ceux du bas appareil urinaire (vessie, urètre) et digestif (colon, rectum, etc.), ainsi que ceux du tractus reproducteur.
Les troubles mictionnels, c’est-à-dire altérant la mécanique d’évacuation d’urine (miction) font partie des effets secondaires relativement communs de la radiothérapie de la prostate.
Les troubles de la miction sont typiquement associés à des troubles digestifs, et peuvent être précoces ou tardifs, c’est-à-dire survenir immédiatement au cours du traitement, ou bien apparaître des années après la fin de ce dernier.
À savoir : une miction normale consiste à vider entièrement sa vessie, volontairement et sans douleur. La miction doit durer moins d’une minute et permettre d’évacuer environ 350 ml d’urine, cela toutes les 3 à 4 heures et uniquement la journée.
On distingue deux types de troubles de la miction : les troubles de la rétention d’urine (Pollakiurie, urgenturie, incontinence, etc.) et les troubles associés à l’évacuation d’urine (dysurie).
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Effet secondaire de la radiothérapie de la prostate: les différents troubles de la miction radio-induits
La radiothérapie de la prostate peut provoquer différents types de troubles de la miction, chacun pouvant être causé par différentes lésions des organes du bas appareil urinaire.
Les plus courants sont les troubles de la vessie touchant le sphincter, le détrusor ou l’urètre, mais l’on rencontre également, plus rarement, des sténoses urétérales (rétrécissement de l’uretère), et exceptionnellement des fistules urétérales ou vésicales (jonction anormale de l’uretère ou de la vessie avec un autre organe).
Ces troubles là peuvent entraîner une variété de symptômes différents, dont les plus courants sont la cystite radique, l’incontinence, l’hématurie et les symptômes obstructifs.
La cystite radique est une inflammation chronique de la vessie pouvant occasionner des douleurs au niveau de la vessie, des brûlures lors de la miction, une incontinence urinaire provoquée par une sensation d’urgence, ainsi qu’un besoin d’uriner anormalement fréquent.
Les irradiations peuvent également provoquer un syndrome obstructif (jet faible, vidange incomplète, etc.), associé ou non à une cystite radique. Ce dernier est habituellement induit par un rétrécissement du diamètre de l’urètre consécutif à une fibrose des tissus, ou à la détérioration du détrusor.
Les hématuries sont également des troubles de la miction fréquents après une radiothérapie de la prostate. Elles consistent en la présence de sang dans l’urine, le plus souvent bénigne, mais parfois sévère, pouvant nécessiter une prise en charge immédiate.
Enfin, l’incontinence urinaire est également un effet secondaire commun de la radiothérapie de la prostate, qui pourrait toucher jusqu’à 15 % des patients. Sa sévérité et son évolution varient d’un patient à un autre.
Troubles de la miction radio-induits : les traitements
La prise en charge des troubles de la miction provoqués par la radiothérapie de la prostate dépend du type de trouble et de sa cause.
De nos jours, les effets secondaires précoces de la radiothérapie sont bien connus et relativement bien pris en charge, tandis que les effets tardifs se font de plus en plus rares, mais sont souvent atypiques et plus délicats à traiter.
La prise en charge des troubles précoces repose habituellement sur un traitement symptomatique qui permet d’améliorer la qualité de vie du patient le temps que l’origine du problème soit traitée ou régresse spontanément.
La prise en charge des troubles tardifs est déterminée au cas par cas au regard du type de troubles et du profil du patient. Il peut s’agir de traitements symptomatiques, d’une modification des habitudes de vie, d’un traitement médical ou même d’une chirurgie.